Fédération des Yvelines du PCF

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Conférence nationale : les débats

Deux grandes questions sont soumises au débat des communistes en vue de la conférence nationale des 3, 4 et 5 juin prochains.

Celle du contrat politique portant notamment sur :

  • le contenu de la campagne, les propositions du programme partagé.
  • la nature de la campagne, liant législatives et présidentielles.
  • le style de campagne que nous voulons, populaire et collective.
Celle de la candidature à la présidentielle à partir des quatre propositions soumises au débat :
celles d'André Gérin, d'Emmanuel Dang Tran, d'André Chassaigne et de Jean-Luc Mélenchon.

Compte tenu de l'engagement très majoritaire des adhérents dans la stratégie du Front de gauche, le Conseil national considère que l'essentiel de la discussion des communistes porte déjà sur le choix entre ces deux dernières candidatures.

Programme populaire et partagé - Ce que nous voulons : l'humain d'abord

Partager les richesses et abolir l’insécurité sociale Augmenter les salaires Abolir la précarité Plan d’urgence pour le logement et contre la spéculation immobilière La santé, notre bien commun ! Un pacte pour une nouvel essor des services publics Reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers L’argent des entreprises L’argent public Largent des banques, un pôle financier public L’argent en Europe et dans le monde La planification écologique Des choix énergétiques sous contrôle citoyen Relocaliser l’économie, coopérer. Une nouvelle politique de transport Contre la marchandisation des biens communs, préserver et partager les ressources naturelles Produire autrement Promouvoir un progrès humain durable Priorité à l’emploi et à la qualification Encourager d’autres formes de propriété Un renouveau industriel et technologique Vers un nouveau modèle agricole La République pour de vrai La laïcité, pilier de la République et condition du vivre ensemble égalité femmes-hommes : se débarraser du patriarcat L’immigration n’est pas un problème La lutte contres toutes les discriminations La sécurité : une affaire de solidarité nationale Convoquer l’Assemblée constituante de la 6e République Une constitution démocratique, des lieux de travail aux institutions L’implication populaire permanente L’organisation du territoire Un processus constituant, une Assemblée constituante S’affranchir du Traité de Lisbonne et construire une autre Europe La France pour changer le cours de la mondialisation Le choix de la coopération entre les peuples Une politique au service de la paix L’émancipation humaine pour but Partager les savoirs Sport Art, culture, pratiques culturelles Le droit à la ville  

Conférence nationale, "Libres et solidaires, la France en commun"

 
 

C’est à la suite d’un débat de qualité, mené pendant plusieurs mois par les communistes, que se tient la conférence nationale qui doit déterminer nos ambitions pour les échéances nationales de 2012. Au cours de ce débat, ils et elles ont réaffirmé avec force leur volonté de se rassembler, dans le respect de chacune et chacun. Toutes et tous cherchent la voie la plus efficace pour porter la transformation sociale. Leur courage et leur engagement commun, qui n’ont pas été mis en sommeil pendant cette phase de réflexion, sont une force incontestable qu’ils et elles veulent faire grandir et rendre toujours plus utile à notre peuple.

Au cœur de la crise capitaliste, une situation politique inédite

A un an du terme de la mandature de Nicolas Sarkozy, l'offensive de la droite française pour satisfaire les exigences des marchés financiers continue de provoquer des ravages sociaux immenses : précarisation massive, en particulier des jeunes et des femmes, reculs des droits sociaux et démocratiques, explosion de la souffrance au travail, approfondissement des inégalités entre les femmes et les hommes, aggravation des discriminations. Les valeurs de la République, la liberté, l’égalité et la fraternité ont été bafouées, par un Etat mis au service de quelques uns, dans une totale connivence avec les politiques libérales européennes et les offensives du capitalisme mondialisé. La nouvelle phase de la crise du système a été utilisée par les forces dominantes pour imposer de nouvelles régressions. Ainsi, le pacte pour l'euro+ adopté récemment à la va-vite par les dirigeants européens est un coup de force sans précédent contre les travailleurs et les travailleuses ainsi que contre la démocratie qui conduit l'Union européenne à de nouvelles impasses. Les grands enjeux planétaires et environnementaux (faim, réchauffement climatique, biodiversité...) sont soumis aux seuls profit et productivisme.

Ces politiques réactionnaires ont permis aux discours populistes et xénophobes de trouver un essor nouveau qui appelle en retour le rassemblement des forces progressistes sur des transformations radicales permettant de rompre avec les logiques capitalistes. De nombreux et nouveaux points d'appui se font jour pour atteindre cet objectif. Après le puissant mouvement des retraites de l'automne dernier, les résistances et les luttes offensives continuent d'être importantes partout en France, des entreprises aux services publics. En Europe, les peuples grec et espagnol se lèvent contre le diktat des banques et des actionnaires qui les condamnent à l'exploitation et rejettent les institutions ainsi que les partis dominants qui bafouent leur parole. Ici comme de l'autre côté de la Méditerranée, des millions de femmes et d'hommes, cherchent les solutions alternatives qu'une classe dominante s'acharne à masquer pour préserver ses intérêts.

Ouvrir une alternative avec notre peuple

Nous avons besoin d'un changement de civilisation, qui ouvre de nouveaux modes de production et de répartition des richesses respectueux des hommes et des femmes et de la planète, qui s’attaque à la place des marchés et de l’argent, qui repense le travail dans la société, qui porte l'exigence de pousser le plus loin possible l'émancipation humaine. Dans cet objectif, notre ambition pour les échéances de 2012 est de battre la droite et l'extrême droite pour permettre à une nouvelle majorité de gauche d'initier ce changement avec notre peuple. Nous refusons la personnalisation à l'extrême des enjeux de l'élection présidentielle dans laquelle s'engouffrent la droite et une partie des forces de gauche qui n'a pas le courage de porter un véritable projet alternatif. Pour les communistes, un espoir durable de changement ne peut se construire que sur le rassemblement d'une majorité de Françaises et de Français autour d'une ambition de transformation sociale et non derrière une femme ou homme soi-disant providentiel-le. Nous voulons pour cela travailler à la création d'espaces d’idées, de rassemblement, de projets alternatifs, où nos concitoyennes et concitoyens trouveront l’espoir, les forces et les propositions pour penser autrement l’avenir.

A l’heure où s'amplifie une crise politique, aggravée par des affaires mettant en cause des responsables politiques pour des faits révoltants s’ils se confirment, nous voulons redonner confiance en la politique pour changer les choses. Nous voulons ouvrir les portes du pouvoir au peuple. Nous invitons les citoyennes et les citoyens à s’en saisir et à s’y investir, pour ne pas laisser les profiteurs faire leur miel d’un tel discrédit et décider de leurs vies. Nous appelons à un débat politique exigeant et approfondi. Nous le mènerons avec énergie.

Faire franchir une nouvelle étape au Front de gauche

L'immense décalage entre les aspirations populaires et les réponses politiques actuelles, qui témoigne de la profondeur de la crise politique, est le principal obstacle à lever. C'est pour cela que nous avons initié le Front de gauche. Notre démarche s'inscrit au cœur de la gauche, c'est un outil pour constituer la nouvelle majorité de gauche dont le pays a besoin. Comme le texte d'orientation stratégique élaboré avec nos partenaires l'indique, « nous voulons faire émerger un rassemblement à gauche sur un programme de transformation, ce qui implique de créer les conditions de faire bouger toute la gauche dans cette direction ». Le Front de gauche ne doit pas se limiter à une stratégie d'alliance électorale de forces et de structures politiques constituées mais bien viser un enjeu essentiel : être un moyen fort d'implication populaire dans le débat politique. Il doit être un lieu d'élaboration collective et de rassemblement sur des propositions politiques à la hauteur des défis de la transformation sociale, démocratique et écologique que nous entendons mettre en œuvre.

Les nombreuses luttes que nous avons menées avec cette démarche, les échéances électorales aussi, européennes, régionales et cantonales, ont levé un véritable espoir pour un nombre important de citoyennes et de citoyens de tous horizons, politique, syndicaliste, associatif. Pour battre la droite et l'extrême droite, un nouveau cap doit désormais être franchi par le Front de gauche pour rassembler massivement les catégories populaires et créer un nouveau rapport de force à gauche. Cela implique une immense bataille politique pour renforcer notre parti, pour mettre en œuvre des transformations nécessaires, pour faire progresser les idées, les valeurs, les propositions et le projet qui sont au cœur de notre conception du communisme.

Nous ouvrons cette démarche de rassemblement à toutes celles et tous ceux qui en partagent les objectifs. C’est vrai d’organisations politiques qui souhaiteraient construire avec nous ce rassemblement. Cela doit être vrai pour de nombreux hommes et femmes de gauche, qui souhaitent se rendre utiles avec le Front de gauche, et à qui nous devons proposer les formes de participation adaptées et durables au-delà des campagnes électorales.

Des campagnes pour ouvrir les portes du pouvoir au peuple

Nous voulons mener de front les campagnes présidentielle et législatives pour déjouer le piège de la présidentialisation de la vie politique et affirmer la primauté de la représentation nationale sur l'exécutif.

Nous entrons en campagne avec l'ambition de constituer à l'échelle du pays un « Front uni contre la vie chère » et de faire grandir la mobilisation contre le pacte pour l'euro+.

Nous voulons arracher à la droite de premières victoires sur les salaires et partager avec les salariés les propositions qui permettront de prendre le pouvoir sur l'argent. Au moment où les difficultés rencontrées par le peuple de France devant l'augmentation des prix et la stagnation des salaires sont grandissantes, où des personnalités socialistes parlent de faire une croix sur les ouvriers et alors que le Front national est à l'offensive, c'est une campagne essentielle pour répondre aux aspirations populaires. Nous mènerons parallèlement un immense travail de révélation du contenu du pacte pour l'euro+ et de propositions alternatives pour créer de nouvelles solidarités de progrès social en Europe.

Nous voulons construire le rassemblement populaire sur de grands objectifs sociaux et démocratiques qui deviendront incontournables : partager les richesses et abolir l’insécurité sociale ; reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers ; mettre en œuvre une planification écologique et sociale avec d’autres critères de gestion des entreprises et d’autres services publics ; changer notre mode de production ; porter une ambition industrielle ; faire de la culture, de l’éducation et de la recherche des priorités ; redonner un sens aux valeurs républicaines dans une VIe République et élaborer une constitution démocratique, des lieux de travail aux institutions locales et nationales ; s'affranchir du traité de Lisbonne et construire une autre Europe, en utilisant autrement l'euro et la Banque Centrale Européenne ; changer le cours de la mondialisation. Nous voulons « l'Humain d'abord » et nous allons multiplier les fronts ancrés dans les luttes pour énoncer avec les citoyennes et les citoyens, les réformes qu'une majorité de gauche devra mettre en œuvre pour atteindre chacun de ces objectifs.

Nous voulons des campagnes citoyennes pour que des millions de Françaises et de Français réinvestissent la politique. L'intervention populaire est une exigence dans tous les domaines. Aucun grand changement ne pourra être mis en œuvre par une majorité de gauche sans que le peuple ne s'en mêle. Nous allons engager un immense travail de terrain, des quartiers aux entreprises, pour continuer à co-élaborer nos propositions avec le peuple de France dans des assemblées citoyennes ; soutenir les luttes des citoyen-ne-s, des salarié-e-s et en impulser de nouvelles pour changer dès aujourd'hui le quotidien de milliers d'entre eux ; créer des ateliers législatifs pour élaborer sur le terrain des propositions de lois qui répondent aux attentes populaires et mobiliser autour des propositions de lois déjà portées par nos députés. Nous allons ainsi poursuivre la démarche engagée pour un programme populaire partagé.

Concernant les élections législatives et l'élection présidentielle, nous pensons que le Front de gauche peut permettre de mettre la transformation sociale à l’ordre du jour. Nous confirmons ce choix. Nous avons initié cette démarche, et avec elle, le Parti communiste Français a engagé une nouvelle dynamique dans le paysage politique.

Nous proposons à nos partenaires un contrat politique pour permettre le rassemblement de toutes les forces disponibles dans cette démarche. Ce contrat comporte les orientations politiques et la conception de la campagne (cf. annexe 1), le programme populaire et partagé (cf annexe 2) et un accord législatif qui promeut la diversité des forces du Front de gauche et respecte l'influence, l'implantation et la visibilité du PCF (cf. annexe 3). Cet accord national sur les législatives est en voie de finalisation. Il prévoit qu’un volume de 20% à 22% des circonscriptions puisse voir un candidat titulaire désigné par nos partenaires du Parti de gauche et de la Gauche unitaire.

C’est dans ce cadre que les communistes sont appelés à désigner leurs candidates et candidats aux élections législatives. Ils assureront le respect de la parité, la représentation de la diversité qui existe au sein de la société, la volonté de lier luttes sociales et perspectives politiques. Nous avons l’ambition de réélire des députés communistes partout où nous sommes sortants, de conquérir et reconquérir des circonscriptions, et de progresser partout.

Nous voulons prendre au sein de l'Assemblée nationale une place plus importante, avec un groupe composé des élus du Front de gauche renforcé et renouvelé, qui nous permette de construire une gauche à la hauteur et de mettre en œuvre nos choix politiques.

La Conférence nationale tient à saluer l’engagement d'André Chassaigne, Emmanuel Dang Tran, André Gerin et Jean-Luc Mélenchon. Une majorité des communistes qui se sont engagés dans le débat a réaffirmé la volonté de faire entrer le Front de gauche dans une nouvelle étape de son développement, c'est pourquoi l'essentiel de leur débat a porté sur les deux candidatures correspondant à ce choix.

Nous voulons mener dans un même mouvement les campagnes de l'élection présidentielle et des élections législatives. Nous abordons ces élections avec l’ambition de voir le Front de gauche la marquer de son empreinte, un Front de gauche qui se veut au cœur de la gauche, un Front de gauche où peuvent s’élaborer les contenus de la transformation sociale et écologique, un Front de gauche enraciné dans une démarche populaire. Telle est la conception que nous voulons faire vivre.

André Chassaigne, comme de nombreux communistes l'ont fait lors des scrutins précédents, a fait la démonstration d’une forte capacité de rassemblement dans la dynamique du Front de gauche.

La principale question débattue a été celle des conditions à créer, notamment par le choix de la candidature, pour conclure un accord global avec nos partenaires qui fasse vivre au mieux cette conception du Front de gauche. Aussi, nous réaffirmons notre choix d’une campagne qui fasse la différence par sa démarche collective et partagée, dans laquelle notre Parti doit jouer pleinement son rôle.

Confiants en nos propres capacités, nous cherchons les meilleures voies dans les conditions d’aujourd’hui pour bouleverser les rapports de force politiques et frayer un chemin à notre idéal communiste.

A partir de ce débat, sur la base du contrat du Front de gauche pour 2012, la conférence nationale propose aux communistes de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour cette élection. Il s’agira d’incarner la démarche de rassemblement du Front de gauche et de porter devant les électrices et les électeurs une ambition partagée de transformation sociale. Dans le cadre d’un scrutin difficile, nous voulons montrer la force de notre engagement au service de notre peuple. Cette proposition est un acte fort, il doit nous permettre de consolider encore le Front de gauche.

Il revient aux communistes de décider. Nous voulons créer les conditions pour que tous les communistes se prononcent et s’investissent dans la bataille politique de 2012. Aussi, nous sommes attachés à ce que chaque communiste puisse s’exprimer avec l’ensemble des options qui ont été portées dans le débat. Le bulletin de vote comportera donc toutes les candidatures déclarées et leurs motivations.

La conférence nationale lance un appel aux forces vives du pays, aux personnalités du mouvement social, responsables syndicaux, associatifs, citoyennes et citoyens engagés et à l'ensemble de notre peuple pour qu'ils investissent pleinement le Front de gauche dès aujourd’hui.

 

Montreuil, le 5 juin 2011