Fédération des Yvelines du PCF

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[Paris] Manifestation unitaire contre la sous-traitance et les ordonnances MACRON Mardi 12 décembre à 12h!

le 10 December 2017

[Paris] Manifestation unitaire contre la sous-traitance et les ordonnances MACRON Mardi 12 décembre à 12h!

[Paris] Manifestation unitaire contre la sous-traitance et les ordonnances MACRON Mardi 12 décembre à 12h!

Conscients des intérêts communs dans leurs luttes contre la sous-traitance et la régression sociale, les travailleurs sous-traités de VELIB, HOLIDAY INN et SNCF ont décidé faire jonction en organisant une manifestation commune. Tous ensemble!

VELIB, ONET, HOLIDAY INN, mêmes patrons, mêmes combats!
Chez les VELIB c’est l’heure de la victoire. Après 15 jours de grève du 14 au 18 novembre 2017, les VELIB ont fait plier leur direction. Ils obtiennent pour ceux qui le souhaitent la reprise de leur contrat de travail avec leur ancienneté et leurs acquis chez le nouveau prestataire, et pour les autres un départ volontaire à la hauteur des moyens de ce prestataire et de la Ville de PARIS. Ils fêteront devant la mairie du 14ème arrt de PARIS, 2 place Ferdinand Brunot cette belle victoire!

41ème jour de grève chez ONET.
Depuis le 2 novembre les personnels de la société ONET sont massivement en grève avec leur syndicat SUD Rail. Ils réclament des garanties sur l’application de la loi en cas de transfert de marché, le maintien des accords salariaux et d’organisation négociés avec leur ancien patron, l’application de la CCN de la manutention ferroviaire pour toutes et tous, le panier à 4 euros par jour, l’embauche de 7 CDD en CDI, et refusent la clause de mobilité. Après une belle manifestation ce samedi 9 décembre dans les rues de St Denis, la victoire est proche. 90% des revendications sont satisfaites et il reste peu à négocier. Les syndicats qui soutiennent ce conflit s’étonnent dans ces conditions de la surenchère de la SNCF qui vient d’assigner 30 grévistes au Tribunal pour des motifs surréalistes! Guillaume PEPY ferait mieux de s’occuper du bon fonctionnement des systèmes de signalisation et informatique qui font de la SNCF la risée de la population et de tous les cheminots européens, en internalisant notamment les activités sous traitées plutôt que de tenter de jouer la carte de la répression syndicale, ça ne marchera pas!

A l’Holiday Inn CLICHY, 54è jour de grève.
54ème jour de grève, la grève commence aujourd’hui! Appuyée par la mafia de la CGT propreté, les syndicats jaunes FO, CFDT et UNSA propreté, les directions d’holiday Inn et d’Hemera tentent de casser la grève, ça ne marche pas! Les grévistes sont plus déterminés que jamais et partent avec leurs soutiens ce vendredi 15 décembre à 23h à Londres en autocar (inscriptions au 0630784776 ou 0637240694 impérative, participation aux frais de location de l’autocar libre) manifester au siège d’Intercontinental, maison mère d’Holiday Inn, contre l’esclavage moderne que représente la sous-traitance hôtelière, après leur grande soirée de solidarité au café KAMU, 12 Place Léon BLUM à CLICHY le 15/12 à 18H. Projection débat du film «on a grévé» en présence du réalisateur Denis GHERBRANT, repas de solidarité etc...etc...pour alimenter la caisse de grève. Les surexploités de la sous-traitance HEMERA revendiquent: l’internalisation chez Holiday Inn et leur embauche directe, le respect des contrats de travail, la suppression de la clause de mobilité, l’augmentation des qualifications, des salaires avec le passage en catégorie B, le respect des accords de site passés sur la durée du travail, le paiement de toutes les heures travaillées,,le versement d’une prime de panier, comme pour les salarié(e)s de l’hôtel, l’attribution d’une prime de 13ème mois, égale à 1/12e du salaire annuel, la suppression de l’abattement de 8% sur la base des cotisations.

Non aux ordonnances MACRON!
VELIB/VILLE DE PARIS, HEMERA/HOLIDAY INN, ONET/SNCF, tous ces conflits constituent des résistances aux politiques néo libérales du gouvernement MACRON qui veut continuer à écraser la classe ouvrière à coup d’ordonnances et servir les riches, et du patronat qui veut atomiser la communauté de travail pour mieux exploiter les travailleurs-es. Les camarades de VELIB ont été confrontés aux ravages de la loi travail qui a remis en cause le transfert automatique des contrats de travail. Ceux d’ONET ne veulent pas subir la rupture de l’égalité de traitement en cas de transfert conventionnel d’entreprise suivant la date à laquelle on a été embauché sur le site alors que le travail effectué est rigoureusement identique. Enfin les Holiday Inn luttent aussi contre la remise en cause du droit des salariés de la sous-traitance d’être éligibles aux élections de délégués du personnel chez les donneurs d’ordres (voir et signer la pétition). Après la loi travail qui a cassé la jurisprudence favorable de la Cour de cassation sur l’égalité de traitement sur un même site en cas de transfert conventionnel avec la modification de l’article L1224-3-2 du CT, les ordonnances MACRON en rajoutent une couche en autorisant les licenciements avant transfert, articles L1233-61 et L1224-2 du code du travail, et, entre autres catastrophes, une disposition passée inaperçue, contenue dans l’ordonnance relative à la nouvelle organisation du dialogue social qui vient remettre en cause le droit à la reconnaissance de la participation des salarié-es de la sous-traitance à la communauté de travail: elle contient un nouvel article L2314-23 (page 37 de l’ordonnance) qui édicte que les salarié-e-s mis à disposition ne sont pas éligibles chez le donneur d’ordres. Trois exemples des ravages de la sous-traitance qui ne devrait pas exister dans le cœur de métier d’une commune, chez un hôtelier et dans une grande entreprise comme la SNCF qui avait dans le passé des nettoyeurs en interne et non pas sous traités aux négriers de la propreté! Conscients de leurs intérêts communs dans leurs luttes contre la sous-traitance et la régression sociale, les travailleurs de ces trois entreprises ont décidé de la jonction de leurs trois grèves pour, tous ensembles, faire aboutir leurs légitimes revendications et fêter la victoire des VELIB!

Rendez-vous est fixé ce Mardi 12 décembre à 12h devant la Mairie du 14ème, 2 place Ferdinand Brunot pour partir en manifestation en direction de l’Holiday inn Montparnasse, pour terminer devant la direction régionale de la SNCF, rue du Cdt Mouchotte, près de la gare MONTPARNASSE, haut lieu du dysfonctionnement technique et social!

Conflit Holiday inn: Caisse de grève en ligne: https://www.lepotcommun.fr/pot/0snu1eea ou chèques à CGT-HPE, 78 rue Henri BARBUSSE 75018 PARIS
Conflit ONET, caisse de grève en ligne: https://www.lepotcommun.fr/pot/smk9h0k

Turquie : Liberté pour Demirtas et Yüksekdag

le 08 December 2017

Turquie : Liberté pour Demirtas et Yüksekdag

Le procès des deux co-présidents du Parti démocratique des peuples (HDP), Selahattin Demirtas et Figen Yüksekdag, se tient ces 6 et 7 décembre 2017 à Ankara.

Arrêtés le 4 novembre 2016, les parlementaires avaient été déchus de leur immunité quelques semaines auparavant. Ils risquent respectivement 142 et 83 années de prison.

Pour avoir dénoncé les crimes de l'Etat turc dans les villes du Kurdistan soumises à des bombardements et au couvre-feu, la justice leur reproche d'appartenir ou d'appuyer une "organisation terroriste". Le président turc R.T. Erdogan entend aussi faire payer au HDP le camouflet que cette formation lui infligea lors des législatives de juin 2015, entravant la présidentialisation du régime et l'instauration de la dictature. Depuis, l'AKP au pouvoir a entrepris de briser toute forme d'opposition démocratique.

Les emprisonnements de journalistes, d'intellectuel-les, de syndicalistes, de responsables d'organisations des droits humains ou d'élu-es du HDP se sont amplifiés alors que les procès iniques sont devenus quotidiens.

En Turquie, toute expression du dissensus politique est désormais impossible et la politique est devenue un champ de vengeance généralisé. Comme depuis de longues années, le Parti communiste français (PCF) sera à leurs côtés.

Une délégation conduite par Jean-Paul Lecoq, député et membre de la Commission des Affaires étrangères, est présente à Ankara pour exprimer la solidarité du PCF et de son secrétaire national Pierre Laurent qui parraine Selahattin Demirtas. J.P. Lecoq rejoindra sur place Sylvie Jan, présidente d’une association de solidarité avec le peuple kurde.

Le PCF appelle la France et l'UE à dénoncer ces atteintes aux droits humains et à exiger la libération des prisonniers politiques en Turquie.

Le PCF appelle à la mobilisation pour amplifier la solidarité avec les membres du HDP qui oeuvrent pour la paix, la liberté et la justice.

Trump sur Jerusalem : UNE IRRESPONSABILITÉ CRIMINELLE

le 06 December 2017

Trump sur Jerusalem : UNE IRRESPONSABILITÉ CRIMINELLE

 

En reconnaissant officiellement et unilatéralement Jérusalem comme la capitale d'Israël et en décidant le transfert immédiat de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem , Donald Trump vient de placer son pays au ban de la communauté internationale . Son mépris des résolutions de l'ONU pour une solution politique à deux États, engage ce conflit colonial dans une phase qui l'éloigne encore plus d'une résolution pacifique juste et durable

L'action étasunienne trouve de nettes oppositions parmi ses propres alliés dans la région et malgré les « préoccupations » exprimées de Paris à Pékin, en passant par le Vatican, Donald Trump est donc demeuré sourd à tout avertissement sur les conséquences régionales et mondiales de ce revirement de la diplomatie américaine. Il s'agit bien de l'ultime confirmation de la disqualification absolue des Etats-Unis en matière de toute diplomatie de paix au Proche-Orient.

Cette politique fondée sur une alliance stratégique exclusive avec Benjamin Netanyahu et son gouvernement démontre une volonté mortifère de redéfinir le Moyen Orient et met le feu aux poudres en humiliant les Palestiniens privés de leurs terres et de leur État depuis un siècle, et et au-delà , les peuples du Proche et Moyen-Orient. Elle doit être fermement et unanimement condamnée par les membres des Nations unies. La France qui a trop longtemps remis sine die la reconnaissance de l’État de Palestine porte sa part de responsabilité dans cette situation, comme tout les gouvernements qui laissent agir Israël en tout impunité .

Le logement est un droit

le 06 December 2017

Le logement est un droit

Le droit au logement est un droit universel, reconnu par notre Constitution. Et pourtant, notre pays compte aujourd’hui 4 millions de personnes mal logées, et près de 15 millions sont touchées à des degrés divers. La part des dépenses de logement dans le budget des ménages a explosé : 17 % en 1984 contre près de 25 % aujourd’hui !

 

Les principales causes de cette situation sont connues :

  • la spéculation immobilière et foncière, qui rendent la construction et les loyers plus chers.

  • le manque chronique de logements sociaux par défaut de construction : aujourd’hui près de 2 millions de ménages attendent un logement social !

 

Plutôt que de s’attaquer à ces problèmes, Macron s’attaque aux plus modestes et au mouvement HLM. Il vient de fragiliser un peu plus 6,6 millions de locataires, dont 800 000 étudiants, en baissant leurs APL. Cynique jusqu’au bout, Macron va faire porter le poids de cette baisse sur les bailleurs sociaux déjà fragilisés. Ils verront ainsi leurs fonds propres réduits de 2 milliards d’euros.

 

Autre trouvaille de Macron : le bail « mobilité » de 1 à 10 mois, qui relie bail et contrat de travail et va agir comme un démultiplicateur de précarité en plaçant le locataire sous la menace permanente d’une expulsion. C’est le cas par exemple en Angleterre où il est devenu la norme, facilitant les procédures d’expulsion.

 

En plus, les crédits au budget de la politique de la ville ont été réduits de 11 % en juillet dernier. Résultat, tout l’inverse de ce qu’il faudrait : plus de précarité, moins de construction pour répondre aux besoins, moins de rénovation et notamment de réhabilitation thermique. Et pourtant, répondre à ces besoins serait non seulement juste, mais un puissant moteur d’activité et de création d’emplois.

 

Agir tout de suite

Revaloriser les APL et supprimer la caution dans le parc privé.

Mettre sous protection le 1,2 million de personnes menacées d’expulsion locative à plus ou moins brève échéance en interdisant les expulsions sans solutions de relogement.

Augmenter les taxes sur les logements vacants dans les zones en déficit de logement.

Encadrer les loyers avec l’objectif que le loyer et les charges ne dépassent pas 20 % des revenus du foyer.

 

Changer de logique

Construire 200 000 logements sociaux par an et renforcer la loi SRU (vers 30 % de logements sociaux en zone urbaine).

Créer un service public national et décentralisé du logement, de l’habitat et de la ville s’appuyant notamment sur un pôle public financier, un pôle public de la construction et une agence nationale foncière (pour compenser les surcoûts fonciers). Ce service public se déclinerait en quatre volets :

Un pôle public financier, appuyé sur la Caisse des dépôts et consignations (CDC), pour financer le logement social.

Un pôle public de la construction pour casser le monopole des majors du BTP et permettre l’abaissement des loyers et des charges.

Une agence nationale foncière et décentralisée au niveau des régions, dotée de fonds d’intervention conséquents, pour lutter contre la spéculation du sol, par une maîtrise publique des sols par des baux emphytéotiques et inciter à la construction de logements sociaux dans toutes les communes.

Des outils publics dont la mission serait de mettre en œuvre localement le droit au logement avec une gestion démocratisée, une représentation renforcée et majoritaire des élus locaux, des représentants des salariés, des associations et des usagers.

Turquie : Stop aux discriminations contre la communauté LGBT

le 05 December 2017

Turquie : Stop aux discriminations contre la communauté LGBT

 

Le gouverneur d’Ankara a décidé d’interdire, jusqu’à nouvel ordre, toute initiative et évènement culturel de la communauté LGBT. Les rencontres cinématographiques, les expositions, les conférences sont désormais proscrites. Afin de justifier cette décision irrecevable, en violation des droits constitutionnels et des obligations de la Turquie envers le Conseil de l’Europe, les autorités évoquent, sans vergogne, des motifs d’ordre public, de morale et de santé.

Depuis plusieurs années, les discriminations sont devenues permanentes à l’égard de la communauté LGBT. Les violences homophobes se sont généralisées alors que les exactions et violences policières se sont déchaînées en juin dernier lors de la Gay Pride d’Istanbul, maintenant interdite depuis 2015.

Alors que les atteintes aux droits humains s’accentuent, que le pouvoir emprisonne et que la torture a fait son retour dans les prisons, la communauté LGBT est particulièrement visée.

Le PCF exprime sa solidarité envers la communauté LGBT de Turquie et appelle la France et le Conseil de l’Europe à agir pour que le droit s’impose et que toutes les discriminations cessent en Turquie.

Election en Corse : réaction du PCF

le 04 December 2017

Election en Corse : réaction du PCF

Déclaration du Comité exécutif national du PCF

 

Les résultats du premier tour de l’élection territoriale en Corse sont très inquiétants pour la Corse elle-même. Ils mettent en évidence une crise politique dont l’abstention est révélatrice.

Un électeur sur deux ne s’est pas rendu aux urnes et c’est encore plus marquant dans les bureaux de vote des quartiers populaires des grandes villes de Bastia et d’Ajaccio, où l’abstention dépasse souvent les 60 %.

La réforme institutionnelle de la Collectivité, imposée aux Corses sans consultation par référendum reçoit en ce sens un cinglant désaveu.

A ce déni de démocratie, s’ajoute, pour ce troisième scrutin de l’année, le sentiment que les difficultés de la vie quotidienne, auxquelles une grande majorité d’entre eux est confrontée, ne font que s’accentuer.

La cherté de la vie, la pénurie de logements sociaux, les bas salaires, le chômage, la pauvreté et la précarité ont été évacués de cette campagne électorale. De même, il n’a jamais été question des compétences qui seront exercées prochainement par les élus de cette nouvelle collectivité dotée d’importantes compétences et concentrant tous les pouvoirs non régaliens.

En revanche, il est déjà question, côté nationaliste, d’engager avec le gouvernement une négociation en vue d’une nouvelle étape institutionnelle pour, cette fois-ci, changer radicalement le rapport de la Corse à la République.

Cela interpelle d’autant plus que la référence au fédéralisme européen, voire à l’autodétermination dans les dix ans est régulièrement avancée sans se soucier de la concurrence exacerbée entre les territoires que cette option suppose dans un cadre toujours plus libéral.

Or, il est évident que pour la Corse, région métropolitaine la plus pauvre, cette fuite en avant, tout en affaiblissant l’expression de la solidarité nationale dont elle a besoin, sera désastreuse.

Dans ce contexte, il n’y aura plus aucun élu pour porter dans cet hémicycle de la Collectivité unique de Corse une alternative de gauche, antilibérale et écologique, malgré une belle campagne menée par les militantes et les militants de la Corse Insoumise, du Parti communiste français, de la Manca Alternativa et d’Ensemble.

En rassemblant 6788 suffrages, 660 de moins qu’en 2015 pour la liste PCF-FdG, cette liste, la seule de gauche (FI, PS, PRG, EELV ayant jeté l'éponge avant de mener le combat) n’est pas parvenue avec 5,7 % à franchir la barre des 7 %, indispensable pour qu’elle puisse être maintenue.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, plusieurs voix sur le continent se sont félicitées de cette disparition, dont des responsables politiques de gauche qui ne présentaient pas de candidat. C’est une analyse à courte vue, dont le patronat local pourra se satisfaire tant il est vrai que sa domination économique et sociale n’était contestée jusqu’ici que par les élus régionaux communistes.

Ce deuxième tour pourrait donc voir se réaliser une fusion des listes de droite, "macroniste" incluse, sans que cela ne vienne contrarier la victoire, non moins libérale, des listes nationalistes impatientes d’engager un bras de fer avec Paris au bénéfice de leurs résultats pour obtenir un nouveau statut.

Dans ces conditions, ce scrutin ne pouvant être considéré comme un blanc-seing, il faudra en préalable à toute discussion de ce type donner la parole aux Corses.

Le Parti communiste français apporte, toute sa solidarité aux corses et renouvelle toute son amitié aux colistier.e.s et militant.e.s de la liste « l’Avenir, la Corse en commun, l’Avvene, a Corsica in cumunu », soutenue par la Corse insoumise, le Parti communiste français, Manca alternativa/Ensemble.

 

Paris le 4 décembre 2017

PARIS CAUSE FORMATION N°2

le 01 December 2017

PARIS CAUSE FORMATION N°2

Congrès : début d'analyse de Jean-Pierre Israël

le 29 November 2017

Tout d’abord, quelques chiffres sur la dernière séquence électorale : - en France métropolitaine, au premier tour des législatives : 51,29 % d’abstentions et 3,17 % des exprimés pour le PCF. Le total des forces ayant fait campagne pourMélenchon à la présidentielle s’établit à  14,13 % des exprimés, soit une perte de 4 338 793 voix et 5,48 % par rapport à la présidentielle. C’est un échec (que ne saurait cacher la constitution de groupes à l’Assemblée et au sénat). Certes nous nous sommes heurtés au problème institutionnel du présidentialisme (renforcé par le caractère antidémocratique des « primaires »), mais cela pose la question existentielle de ce que doit être une organisation politique porteuse de l’espérance de transformations sociales communistes.

 

Citations de Pierre Laurent (extraits de l’Humanité Dimanche) :

« Le PCF n’est pas perçu comme porteur d’un message d’avenir, comme force alternative crédible . . . » d’où « travailler à des transformations qui marquent un changement qualitatif profond, repenser un processus de rassemblement populaire majoritaure, . . . politiser les luttes et les consciences . . . et dialoguer avec tous les militants de la gauche sociale, syndicale, intellectuelle. » . . .A propos de la France Insoumise : «  . . . destruction du Front de gauche ; si F.I. maintient sa volonté de s’affirmer en processus unique dans l’espace de la gauche, ce sera un obstacle à la construction d’une nouvelle ambition majoritaire . . . Que ce soit « En marche ! » ou « F.I. », le modèle d’organisation reste extrêmement centralisé et descendant, il reste tourné vers la conquête du pouvoir présidentiel » . . . « . . . Franchir une nouvelle étape dans nos batailles communes avec le P.G.E., aller vers un forum permanent des forces progressites européennes. »

« Nous devons nous reposer toutes les questions fondamentales pour procéder à notre propre révolution politique pour nous placer à l’offensive. »

Comment mettre en pratique ces excellentes propositions ?

 

Pour  se « réinventer », nous ne partons pas de rien, et pour élaborer une stratégie politique de dépassement du capitalisme, nous devons tenir compte de l’histoire, des analyses de Marx (et de ses successeurs) et de leurs prolongements actuels en tenant compte des évolutions de la société.

Les racines du PCF remontent loin dans l’histoire, de 1789 (avec entre autres Gracchus Babeuf, Olympe de gouges, entre autres…), le Manifeste du Parti Communiste de Marx, la Commune de Paris 1871, le refus de la guerre 1914, octobre 1917, . . . Mais il faut aussi analyser les années noires (par exemple 1956, qui a vu la non divulgation du rapport Kroutchev, l’approbation de l’intervention soviètique en Hongrie, le vote des pleins pouvoirs à Guy Mollet pour l’Algérie . . . ) non pas pour juger qui que soit, mais pour analyser les contradictions du mouvement ouvrier à la lumière de la dialectique matérialiste. (voir dans « la philosophie ? » pages 559 à 569. Lucien Sève)

Après avoir vu le film « Le jeune Marx », on ne peut qu’être frappé  par le fait que depuis 1848, tout a changé : les conditions économiques, sociales, politiques, idéologiques, mais que le problème fondamental demeure : une classe dominante (le 1 % qui possède les moyens de production, d’échanges et de communication) exploite, aliéne et opprime les classes dominées (les 99 % qui essaient (ou pas) de lutter pour leur survie, leur dignité, l’avenir de leurs enfants et de l’humanité).

«  . . . la malfaisance du capitalisme ne se résume plus à l’exploitation du travail-qui demeure-, elle concerne sous maints rapports le peuple entier, menace l’existence même d’une planète habitable et d’une humanité civilisée. La tâche est alors de concrétiser de façon inventive les possibilités de mouvements largement majoritaires visant à sortir de la société de classes, objectif incontournable, rendant sens actuel à la révolutionnaire visée marxienne du communisme. » (Lucien Sève dans « Cause Commune »)

La révolution sera anthropologique et écologique ou ne sera pas ! D’où, pour « politiser les luttes et les consciences » l’importance primordiale de mener la lutte idéologique sur tous les fronts. Nous devons éviter deux écueils : – le repli identitaire, le retour aux modèles, au « marxime-léninisme » (en fait de retour il faudrait déjà faire un aller !),d’une part, – la dissolution dans un mouvement populiste, d’autre part. Pour cela nous devons proposer aux citoyen(nes)s, à partir des luttes de construire les chemins d’une révolution communiste. Car sinon, sans même parler de la prochaine crise financière qui sera catastrophique, nous ne pourrons pas enrayer la montée des nationalismes et des populismes en Europe, et nous nous retrouverions pour l’élection présidentielle de 2025 dans des conditions politiques encore pires que celles de 2017.

 

Examinons quelques pistes.

Citons Pierre Laurent : « La crise du système capitaliste d’une ampleur inédite nous ramènent aux anticipations de Marx sur le nécessaire dépassement du système capitaliste. Mais pour être pleinement communiste, elle nous oblige à penser les conditions contemporaines de ce dépassement. »

 

Extraits d’un article de Jean Sève dans l’Humanité :

« . . .  la crise du système capitaliste cache une crise bien plus profonde, celle de la société divisée en classes. Avec la mécanisation, l'automatisation, l'informatisation, les activités humaines sont de moins en moins répétitives et de plus en plus axées sur l'inventivité, la création, l'innovation, la surveillance et la réactivité, le service apporté à une clientèle, le conseil . . . Des activités qui exigent des individus très qualifiés, maîtres de leur travail, sans patron, libres de leur emploi du temps, capables d'échanger entre eux. 

Or, dans le système actuel, les rapports sociaux sont corsetés par l'impératif du profit. Les sociétés de classes et les rapports sociaux qui leur sont liés deviennent objectivement des freins pour une prometteuse révolution du travail. Ce qui vient irrépressiblement à l'ordre du jour est la mutualisation des savoirs, le partage des coûts, la coopération à vaste échelle,la promotion concertée du développement durable, la sécurisation de parcours professionnels. La soumission des travailleurs à des donneurs d'ordres ne devient pas seulement inopérante, elle constitue un obstacle historique majeur au développement d'une civilisation bien plus avancée. Dans la même logique, le droit de propriété devient de plus en plus ouvertement contreproductif à l'heure où les sociétés les plus développées peuvent organiser une gratuité bien plus efficace dont le coût serait assumé par la collectivité dans son ensemble. Que peut-il se passer si nous ne regagnons pas l'hégémonie dans le débat d'idées actuel ? Qui peut encore ignorer les risques d'un pourrissement de la crise ? Pourquoi sont-ils si rares les politiques à se placer explicitement dans la seule perspective crédible, celle de l'après-capitalisme ? Et ce, d'autant plus que cet après-capitalisme commence à s'objectiver sous la forme de futurs présents parfaitement visibles. . . 

C'est ainsi que des salariés reprennent en main leurs entreprises condamnées pour construire des entités, dans un contexte très défavorable et malgré l'existence d'une grande diversité en leur sein, authentiquement post-capitalistes (pas de propriété même s'il peut y avoir des investisseurs, pas de rapport dominant-dominé – un homme ou une femme « une voix » - pas de finalité lucrative pour satisfaire des actionnaires tout-puissants, mais répondre à une fin socialement utile, etc.). . . 

Si le mot gauche a encore un sens, s'il n'est pas trop tard pour arrêter une dictature financière aujourd'hui sans véritable adversaire à sa mesure, il doit s'appuyer sur sa seule carte vraiment crédible, celle de l'après-capitalisme, ce qui implique en tout état de cause d'appeler les citoyens ici et maintenant à engager toutes initiatives les conduisant à se ressaisir de leurs biens communs. Ce qui signifie en clair que la validité d'un engagement dans l'action ayant pour fin la construction de nouveaux rapports sociaux, ce que certains osent nommer de façon profondément renouvelée « communisme », et donc à terme de nouveaux rapports de force, n'est pas subordonnée à l'appartenance à une formation partisane, ni à ses retombées électorales : c'est elle bien plutôt qui pourra renouveler le sens de la politique. Elle est essentiellement associée à une conviction qui devrait tous nous rassembler : face à trois crises, et deux issues possibles dont l'une est cataclysmique, il n'y a qu'un seul impératif, gagner les citoyens à la seule perspective convaincante qui s'offre à nous : poursuivre et généraliser une révolution post-capitaliste en partie déjà amorcée. »

 

Pour aller dans ce sens, prenons en compte ce qu’écrit Alain Obadia dans le supplément à l’Humanité du 31 octobre 2017 :

« . . . des biens, des services ou des activités sont déclarés comme n’appartenant à personne, comme étant « inappropriables ». Cela ne signifie pas qu’ils sont en deshérence. Cela signifie en revanche qu’ils sont gérés [ou « gouvernés »] de telle manière que leur usage [l’ »Usus » du droit romain] est partagé selon des règles définies en commun mais que personne ne détient l’ »Abusus », c’est-à-dire le droit de vendre ou de donner, de démanteler ou de détruire. Ces derniers éléments sont des carctéristiques essentielles du droit de propriété qui est ainsi remis radicalement en cause. La gestion des communs obéit ainsi à une logique alternative : celle du partage du droit d’usage et du maintien en bon état [voire du développement ou de l’amélioration] pour les générations futures. »

 

Je propose que le congrès exprime clairement comme un but essentiel du PCF, d’aller vers une société sans classes, vers l’émancipation humaine, en commençant à libérer tous les individus de toutes les aliénations (à commencer par la plus ancienne d’ente elles : le patriarcat, en allant vers l’égalité concrète femme-homme).

 

Annexe 1

[ Ces deux paragraphes pour montrer le rôle essentiel que peut jouer l’aliénation dans l’analyse de classe .

1) Précisions sur les aliénations :

 « . . . prendre pleinement au sérieux l’aliénation du travail fait apparaître en elle des dimensions qui débordent largement le seul cadre de l’acte productif. Ainsi de la science incorporée à la machine et donc au capital sans que rien n’en devienne accessible au profane, salarié de l’entreprise ou non – aliénation culturelle généralisée. Ainsi des faux-semblants objectifs que multiplie l’inversion des rapports sociaux dans ce monde à l’envers qu’est celui du capital – aliénation idéologique pour tous. Ainsi de la constitution des immenses pouvoirs humains en fremde Mächte, puissances étrangères que plus personne n’est en mesure de maîtriser – aliénation historique qui devient celle du genre humain lui-même affronté à sa dérive planétaire. . . L’aliénation n’est pas plus un processus affectant les seuls individus qu’une caractéristique des seuls rapports sociaux, elle est l’autonomisation sauvage de ces rapports sociaux qui prive du même coup les personnes de leur maîtrise d’elles mêmes – un phénomème historique total. C’est pourquoi son concept, dans l’acception qu’en déploie Le Capital, se hausse au niveau d’une catégorie anthropologico-historique majeure. . .

. . . en quoi consiste l’aliénation ? . . . on dira qu’à sa base elle est le devenir-étranger, le dessaisissement à quoi est soumise son activité productive, dans toute la diversité de sens de cette dernière expression – desssaisissement de son produit (le travail est exploité ), de sa maîtrise de soi (le producteur est dominé), de ses besoins et de ses possibles (l’individu est frustré ), de sa vue du réel (sa conscience est mystifiée ), en fin de compte de son sens ( il devient insignifiant ), et même de son statut (sa personne se trouve chosifiée ) ; à l’extrême de la condition aliénée il se déshumanise. »

 

2) Socialisme ou communisme ?

« Si, en effet par aliénation on entend le seul dessaisissement vécu dont souffre de façon annexe l’individu exploité dans son travail, alors il suffit de mettre fin à l’exploitation capitaliste pour émanciper les producteurs – c’est précisément la croyance qu’a impitoyablement démentie l’évolution des pays socialistes. Si au contraire, on prend enfin au sérieux les analyses du Capital, on mesure que sous le concept d’aliénation est à penser non seulement bien plus que la souffrance personnelle des exploités mais bien plus aussi que l’exploitation économique même, savoir la dramatique autonomisation de puissances sociales devenues écrasantes envers les individus faute d’être collectivement appropriées,  autrement dit non la seule existence d’une classe exploiteuse mais bien plus largement le clivage de classe même entre les individus et leurs rapports sociaux – apparaît alors en sa pleine stature communiste la tâche d’une authentique émancipation humaine. »

 

« . . . Que des soignants, enseignants, créateurs, chercheurs, gens de médias se voient traités en main d’oeuvre corvéable constitue une extension inadmissible de l’exploitation capitaliste ; mais que la santé, l’enseignement, la création, la recherche, l’information mêmes soient métamorphosées en rubriques des affaires profitables est une aliénation d’un tout autre ordre : celui d’un attentat de première grandeur à la cause humaine. On touche ici du doigt quelle immense erreur est de réduire l’aliènation à l’exploitation, perdant ainsi de vue le contenu même de ce qui est en jeu : derrière le soignant écrasé, la santé malmenée, et tout le reste à l’avenant, des activités de haute responsabilité civilisationnelle dégradées en quelconques tâches tarifiées. . . . Ici s’impose un essentiel développement de la traditionnelle analyse en termes de classes : à travers les ravages du capital financier s’approfondit un clivage social n’opposant plus seulement classe exploiteuse et classe exploitée mais classe aliénante à un pôle et société toute entière aliénée à l’autre . . . »

N’est- ce pas la situation : à un pôle 1 % et à l’autre 99 % ? ]

 

 

Annexe 2

[ La place centrale du travail.

 L’état du travail aujourd’hui : il est de plus en plus écartelé entre conception et réalisation, divisé entre ce qui relève de l’intellectuel et du manuel, atomisé en tâches empêchant d’en appréhender le sens ; le travailleur devient un appendice de la machine (fût-ce un ordinateur) ; mais c’est peut-être l’organisation du travail qui illustre le mieux la croissante aliénation des travailleurs : « Dès 1981, la sociologue canadienne Hélène David, analysant les formes de l’organisation du travail mises en place par le capitalisme aux prises avec les transformations technologiques, en caractérisait ainsi les principales dimensions : - Éliminer le plus de travailleurs-euses possible – Enlever aux travailleurs-euses la source de leur résistance : leur qualification professionnelle – Empêcher les travailleurs-euses de s’organiser - faire partager aux employés les objectifs de l’entreprise. Un examen rapide de l’état du travail aujourd’hui dans les sociétés développées montre à quel point ce programme a été rempli. »

« Stress au travail, pénibilité physique maintenue, harcélement, troubles musculo-squelettiques, exposition à de multiples risques, mise en condition du personnel et contrôles accrus aussi bien dans la sphère du travail que dans la vie personnelle. »

L’intensification du travail a des conséquences dramatiques sur les salariés : « outre les « cadences infernales » elle est aussi liée à la fixation d’objectifs ou d’effectifs sans tenir compte des réalités du travail, à la complexité des organisations, à la rapidité du changement. Elle s’auto-entretient par un cercle vicieux de l’urgence et de l’impréparation. » (citations d’un article d’Yvette Lucas)

Le summum du « management » est atteint dans certaines entreprises : on donne au travailleur des objectifs dont on sait qu’ils ne pourront pas être atteints, d’où déstabilisation, culpabilisation du salarié, mise en cause de sa qualification, et mise en concurrence systématique. Outre la pression du chômage et de la précarité, les travailleurs sont confrontés aux effets néfastes des formes multiples et complexes d’une intensification du travail qui envahit l’existence et menace la santé. Les conséquences sont l’augmentation de l’absentéisme, des accidents du travail, des arrêts maladie et globalement une baisse de la productivité du travail. ]

 

 

Est nécessaire un nouveau statut juridique de l’entreprise, la réhabilitant en tant que collectif humain créateur de richesses et la sortant de la gouvernance actionnariale pour y faire entrer la démocratie, c’est à dire de nouveaux droits pour les salariés leur permettant de : bloquer les plans de licenciement et les délocalisations, d’intervenir sur les conditions de travail sur la gestion des investissements et de la production (nouveaux critères de gestion sociaux et environnementaux, réinvestir et partager la plus-value autrement, en ayant pour ligne directrice l’économie de capital et le développement du travail vivant), sur l’organisation du travail (notamment organisations « apprenantes », partage des savoirs et savoir-faire, expérimentation collective et évaluation en commun de la coopération, transmission de l’expérience accumulée par les « anciens » …).

Changer la place, le rôle, la nature du travail ne peut se réaliser qu’en établissant un nouveau mode de développement compatible avec notre écosystème sans épuiser les ressources et générer des pollutions destuctrices, et devant permettre l’émancipation humaine et l’accomplissement de la personne. Ce nouveau mode de production et de consommation, c’est partir des besoins (qui ouvrent un débat à part entière), de l’appareil productif nécessaire pour les satisfaire, de la nature de la production dans un cadre durable (aller vers zéro déchet), économe des ressources. C’est engager l’économie circulaire, l’écoconception ; mettre en place la formation initiale et continue des salariés (zéro chômage) ; viser l’élévation du niveau de connaissances, permettre l’accès pour tous à la culture scientifique et artistique pour être en capacité concrète de décider ; impulser la recherche, débattre de son rôle, de la maîtrise citoyenne de ses applications, de la place de la science dans la société ; développer l’accès de tous à la révolution numérique (logiciels libres, plate-formes participatives, fab-lab, . . .) ; développer les biens communs de l’humanité et leur gestion collective ; développer l’appropriation sociale du système bancaire, la gestion démocratique et l’extension des services publics ; développer l’économie sociale et solidaire (réseaux de coopératives, SCIC-SCOOP . . . ) ; territorialiser l’économie (croisement fondamental entre ESS et économie circulaire). Sans avancer vers ces changements, l’émancipation du travail restera illusoire.

Tout cela conduit à repenser le concept de travail et la manière dont les femmes et les hommes produisent leur existence dans leur rapport à la nature et entre eux, et ce faisant se produisent eux-mêmes. Travailler est alors agir avec les autres et pour les autres, avec le sentiment fort de l’appartenance à la société humaine et de l’utilité sociale de ce que l’on produit. Avec cet horizon, le travail - au-delà de la vision rabougrie et aliénante qu’en donne le libéralisme – devient cette part essentielle, personnelle et collective de l’activité humaine qui crée de la valeur en respectant l’environnement naturel.

 

 

 

 

Annexe 3

[Soyons clairs : il ne s’agit pas de proposer un modèle tout en mains, mais de définir des orientations, les objectifs et les moyens étant co-contruits dans les luttes ; d’autant que nous ne partons pas de rien : par exemple, 

- prendre le pouvoir sur l’argent, dans « Financer l’expansion des services publics en Europe » Denis Durand fait des propositions précises,

– transformer les grandes entreprises en « biens commun », comment ? Le congrès pourrait réfléchir à la question. Paul Sindic propose toute une série de premières mesures,

 – proposer le développement des coopératives (SCOOP, SCIC, CAE) et leur mise en réseau avec une orientation communiste, voir Sylvie Mayer etc . . .]

 

 

Annexe 4

 

[Il est urgent de mettre en pratique ces propositions d’Alain Hayot :

A propos du vote FN :

« Ce vote n'est plus un vote circonstanciel mais un vote d'adhésion d'une part importante de l'électorat de droite à un projet de société nationaliste et autoritaire, identitaire et xénophobe. Cette radicalisation droitière s'exprime désormais à l'échelle de tout le territoire et dans toutes les classes sociales comme un vote utile contre toutes les insécurités, tous les abandons, et pour tous les refus, en particulier celui des immigrés et de l'Europe. »

 

Au delà de cette déconstruction,]

 

  C'est à une véritable entreprise  de reconquête d'une hégémonie culturelle émancipatrice qu'il faut s'atteler. Elle doit s'adresser à l'ensemble de la société et réinventer une pensée, des valeurs, des mots, une symbolique qui nous projettent vers un futur qui nous fassent rêver. »

 

« Deux chantiers me semblent essentiels à ouvrir. 

Le chantier de la solidarité : 

il s'agit de renouer des liens fraternels et de produire du commun dans la cité, l'entreprise, l'école, les espaces associatifs et culturels. Il s'agit aussi de repolitiser les enjeux, les luttes et les aspirations, en inventant des modes citoyens d'exercice de la politique qui intègrent et élargissent les formes partisanes dans des espaces citoyens qui rassemblent les différences tout en les respectant, afin de construire du commun. 

Le chantier du projet et de l'alternative :

c'est sans doute le chantier majeur parce qu'il s'agit de forger la trame d'un projet alternatif au néo-populisme qui nous enfonce dans les ténèbres, comme au néolibéralisme qui nourrit la vague brune. Il faut construire ensemble le projet d'une société d'émancipation humaine qui dessine les contours du dépassement de ce capitalisme financier, productiviste et consumériste, d'en finir avec toutes les formes d'exploitation, de domination et d'aliénation de l'homme par l'homme, de la femme par l'homme, de la nature par l'activité humaine ; de penser l'émancipation à partir de l'égalité des droits, l'éradication des discriminations et l'autonomie des individus ; le développement humain, durable et solidaire à l'aide de l'appropriation citoyenne des biens communs et la préservation de la planète ; la civilisation avec le partage des savoirs, des arts et des cultures ; la révolution citoyenne pour une refondation de la République, de la laïcité et de la démocratie. C'est en éclairant l'avenir que nous nous garderons de la barbarie. »

 

Donnons deux exemples de « politisation » des luttes pour finir :

précisons d’abord qu’il ne s’agit pas de faire à la place des organisations syndicales, mais de prolonger chaque lutte par une mise en cause du capitalisme, pour que des propositions concrètes de dépassement du système deviennent majoritaires pour les salariés et les citoyens.

1) Le refus du glyphosate, les « crises » du lait, du beurre, de la pomme de terre, doivent amener  au refus des pesticides, à la remise en cause de l’agriculture industrielle, la garantie des prix aux agriculteurs dans un premier temps, mais dans un second à la nécessité de sortir l’élevage, la pêche et l’agriculture du marché capitaliste, de développer l’agroécologie, l’agroforesterie, de la mise en commun des semences, de la gestion de l’eau, du nettoyage des rivières, océans etc. , de développer des réseaux de coopératives pour contrôler les filières dans des circuits courts, en un mot de changer de mode de production et de consommation. On ne peut espérer faire reculer le vote FN dans les campagnes si on ne mène pas la lutte idéologique parmi les agriculteurs et les salariés du secteur.

2) Au niveau de la santé, « la France en commun » propose un plan de défense et de développement de la Sécurité Sociale, un plan de mobilisation pour la santé, la création d’un pôle public du médicament, . . . oui mais il faut aller plus loin ! Quelle intervention par rapport aux laboratoires privés ? Croit-on que c’est par une pression (politique, économique…) que des laboratoires vont changer de logique et fabriquer des médicaments dans l’intérêt général et non plus les seuls rentables ? Que les multinationales vont renoncer aux brevets  qui leur donnent l’exclusivityé de la production de certains médicaments (vendus à des prix pharaoniques) ? Que l’on va empêcher la destruction de la sécurité sociale(et sa prise en main par les assurances), la marchandisation du corps humain ? N’est-il pas urgent et prioritaire de militer auprès des salariés du secteur pour qu’ils prennent en main la gestion de leurs entreprises en liaison avec les collectivités territoriales et le pôle public du médicament ?

 

Jean-Pierre Israël.

 

En finir avec le chômage et la précarité !

le 28 November 2017

En finir avec le chômage et la précarité !

Entre chômage, temps partiel subi, chômeurs invisibles sortis des statistiques, 8 millions de personnes (un quart de la population active) sont victimes d'une insécurité sociale générale. La précarité de tous les emplois ne cesse de progresser.

 

Face à cette situation, deux logiques s’affrontent 

 

La première : nourrir le capital. Pour cela transformer le travail, jusqu'à l'ubérisation, pour l'exploiter plus, en baissant la part des salaires et des dépenses sociales ou publique. Cette logique est au cœur de la politique d’Emmanuel Macron.  Après la casse du code du travail, la Sécurité sociale et l’assurance chômage sont dans le collimateur des projets du gouvernement. 

 

Pour les communistes, au contraire, le moteur d’une société moderne, c’est de libérer le travail de chacun, de permettre au salarié de se réaliser dans son activité professionnelle, de réaliser un travail de qualité, qui soit reconnu et dont il soit fier. Cela suppose de nouveaux droits pour les travailleurs qui constituent une sécurité d'emploi et de formation pour contribuer au développement de toute la société et de chacun-e.

 

Agir tout de suite

►Rendre impossibles les licenciements boursiers, en créant un droit de veto suspensif des plans de licenciements, assorti d’un droit de propositions alternatives et d’un droit de saisine du crédit bancaire par des fonds régionaux faisant levier sur les banques pour financer ces contre-propositions.

►Limiter les contrats précaires à 5 % des effectifs dans les grandes entreprises et 10 % dans les PME, et lutter contre les temps partiels subis en garantissant un plancher de 24 heures hebdomadaires.

►Abroger les ordonnances travail et supprimer les mesures d’extension du travail le dimanche. Sécuriser le contrat de travail pour qu’il définisse obligatoirement les conditions d’emploi (salaire, durée, horaire, lieu de travail...) sans possibilité de modification unilatérale par l’employeur.

 

Changer de logique

Adopter une loi de sécurisation de l’emploi et de la formation, c'est le sens de la loi déposée par les député.e.s communistes à l'Assemblée nationale.  Cette loi porte une vision de l’entreprise au service de l’intérêt général : « L’activité économique des entreprises de production de biens ou de services, qu’elles soient privées ou publiques, à but lucratif ou non, a pour finalité le bien-être des producteurs, la sécurité de l’emploi et de la formation, la satisfaction des besoins des citoyens, la préservation de l’environnement. Les choix de gestion des entreprises sont guidés par ces buts qui priment toute autre considération ».

 

►Permettant à chaque salarié d’alterner périodes d’emploi et de formation choisie, sans perte de revenu ni passage par le chômage

►Restaurant la hiérarchie des normes et donnant de nouveaux pouvoirs aux travailleurs sur les choix d’investissement, de gestion et d’organisation du travail

►Engageant la baisse progressive du temps de travail pour aller vers les 32 heures hebdomadaires sans baisse de salaire.

►Baisser le coût du capital pour permettre des dépenses des entreprises en salaires, qualifications, embauches, formation, recherche et développement...

►De nouveaux pouvoirs aux travailleurs, notamment par des droits décisionnels des comités d'entreprise.

Décès de Paul Boccara : « Il laisse un immense vide mais aussi une œuvre considérable » (Pierre Laurent)

le 26 November 2017

Décès de Paul Boccara : « Il laisse un immense vide mais aussi une œuvre considérable » (Pierre Laurent)

Paul Boccara nous a quittés. Il laisse un immense vide mais aussi une œuvre considérable.

 

Né en 1932 à Tunis, Paul est devenu un économiste, historien et anthropologue français de renommée mondiale. Fondateur de l'école qu’il nommait « néo-marxiste » de la régulation systémique par crises, ancien membre du comité central puis national du PCF, agrégé d'histoire, il fut maître de conférences en sciences économiques, à l'université d’Amiens et le principal animateur de la revue « Economie et Politique ».

 

Paul a toujours avancé sur deux jambes : les idées d'abord, leur renouvellement incessant et le lien constant à la pratique dans le laboratoire des luttes sociales, sociétales et politiques. C'est ce qui fondait son engagement politique indéfectible et sa totale liberté de pensée et d'expression au sein du PCF dont il animait la section économique.

 

Dans cette relation à la pratique sociale s’exprimait sa grande humanité, son énergie son caractère unique, sa fougue méditerranéenne et son ouverture à toutes et tous, militants, étudiants, comme intellectuels.

 

Paul Boccara a fait œuvre de novation, il cherchait à ouvrir vers le 21è siècle à « monter sur les épaules de Marx » pour pousser plus loin la dynamique contradictoire du capitalisme et de ses crises au 21è siècle.

 

Refoulé dans les médias dominants comme dans les milieux académiques dont il était pourtant partie prenante, ses idées marqueront loin. Il était dans notre société, dans notre monde, empreint de tout ce qui faisait à son sens la pensée contemporaine, sans exclusive aucune.

 

Paul Boccara prolongea de façon critique les anticipations de Marx pour devenir un théoricien de la révolution informationnelle et du dépassement du capitalisme et du libéralisme vers ce que lui-même appelait « une nouvelle civilisation de partages de toute l'humanité ».

 

Il a su voir l'immense besoin de renouvellement au lieu de l'enfermement mortifère dans la vulgate marxiste-léniniste ou du ralliement au « réalisme » social-démocrate.

 

Il a commencé par des recherches philosophiques sur le Capital de Marx, en débat avec L. Althusser, R. Garaudy et M. Godelier. On retient souvent de lui qu’il a développé la théorie du Capitalisme Monopoliste d’État, mais on omet qu'il en a surtout théorisé la crise.

 

Dès 1967-1968, à partir de sa théorie de la crise de sur-accumulation-dévalorisation du capital, inscrite dans son analyse des cycles longs du capitalisme, il repère « la crise » et les débuts d'une longue phase de difficultés. Il ouvre alors le chapitre fondateur d'études fécondes sur ce qu'il appela la « révolution informationnelle ». Dans les années 1970 il s’implique pour que le programme commun porte une « nouvelle logique » et pour une victoire de l’Union de la gauche.

 

Dans les années 1980, pour la réussite de l’expérience de gauche et face aux défis patronaux il dialogue avec les salariés et les syndicalistes, à partir de leurs luttes et de ses travaux, pour faire progresser de nouveaux critères de gestion d'efficacité sociale des entreprises alternatifs à ceux de la rentabilité financière, convaincu du besoin de rompre avec la vision étatiste prédominante -selon lui- chez nombre de penseurs marxiens.

 

Dans les années 1990 et 2000, il impulse de nouvelles recherches et l'élaboration de propositions alternatives sur l'Europe et la mondialisation qui prennent une dimension opératoire et politique considérable avec la crise financière de 2007-2008.

 

Paul avait le sens de l'Histoire.

 

Il avait aussi le souci de déboucher sur des propositions utiles aux luttes, opérationnelles et radicales. Dans ce sens, il a été le créateur du projet de « sécurité d'emploi ou de formation », devenu une proposition centrale des propositions du PCF. Paul Boccara a toujours cherché à articuler les enjeux de transformation radicale de la sphère économique à ceux de la sphère « anthroponomique », c'est-à-dire tout ce qui concerne l'ensemble des activités de « régénération humaine », jetant ainsi des bases pour une convergence possible de toutes les luttes (féminisme et de genre, écologique, immigration, paix, …) avec les luttes sociales.

 

Ivrien de très longue date, Paul a lutté ces derniers mois avec courage contre le cancer.

 

Mes pensées vont à sa compagne Catherine Mills, à ses enfants, Michel, Geneviève, Frédéric et Charlotte, ainsi qu’à tous ses petits-enfants et à tous ceux qui l’aimaient.

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,

 

Paris, le 26 novembre 2017.