Fédération des Yvelines du PCF

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Coopératives de travail et pratiques politiques l'exemple de la SCOP-TI (ex-Fralib)

le 23 novembre 2017

Coopératives de travail et pratiques politiques l'exemple de la SCOP-TI (ex-Fralib)

Le 32! Café politique vendredi 24 novembre 2017 18h30

Coopératives de travail et pratiques politiques l'exemple de la SCOP-TI (ex-Fralib)

La gamme de thés Éléphant était fabriquée dans l'usine Fralib de Géménos en Provence. Le 28 septembre 2010, Unilever annonce le projet de fermer cette usine. Les salariés et leurs organisations syndicales CGT et CFE-GCG décident alors d'occuper l'usine pour le maintien de l'activité et de ses 182 emplois. En mai 2014, après 1336 jours d'occupation, un accord est trouvé avec Unilever, qui conserve la marque, mais cède les machines pour un euro. Une SCOP est créée: la SCOP-TI. Comment décrire une telle entreprise? En quoi cela débouche-t-il sur des pratiques politiques transformatrices?

Pour en parler:
Janine Guespin, universitaire, membre de la commission Économie sociale et solidaire du PCF

Durant la soirée, possibilité de déguster et de passer commande de thés et infusions.

Entrée libre.

Le «32!» Café Politique de la Section PCF du 14ème
32 rue Saint Yves 75014 Paris
Métro Alésia

http://paris14.pcf.fr
https://www.facebook.com/pcfparis14

Georges Marchais L'Expo

le 23 novembre 2017

Georges Marchais L'Expo

Le PCF accueille « Georges Marchais  L'Expo » du 28 novembre au 15 janvier

 

À l'occasion du 20e anniversaire de la mort de Georges Marchais et en partenariat avec Charlie-Hebdo, Paris-Match, l'INA, l'Humanité, le Conseil général du Val-de-Marne, Mémoire d'Humanité, Ciné Archives, l'Espace Niemeyer, la fondation Péri, le Parti communiste français vous invite à découvrir « Georges Marchais : L'expo », du 28 novembre au 15 janvier.

Il y a 20 ans disparaissait une figure emblématique de la vie politique française.

Georges Marchais est né la même année que le Parti communiste français (1920), qu'il dirigea de 1972 à 1994.

L'exposition revient sur le nouveau style qu'il imprima, ses prestations médiatiques, sa popularité, les rapports humains et fraternels qu'il sut entretenir avec une grande diversité. 

Des photos inédites racontent sa jeunesse, son élégance ouvrière et pénètrent son intimité. Elles racontent également les regards profonds que Georges Marchais portait sur une foule, un homme, une femme, une personnalité.

L'espace « campagne 1981 » permet de redécouvrir la place qu'occupaient l'affiche politique et la communication audiovisuelle. Une trentaine d'affiches ont été réimprimées exceptionnellement. 

L'espace « caricatures » permet de retrouver « le bon candidat » qu'était Georges Marchais. 

 

« Georges Marchais L'Expo » - du 28 novembre 2017 au 15 janvier 2018

 

Espace Niemeyer - 2, place du Colonel Fabien - Paris 19

18 novembre 2017 - Assemblée nationale des animatrices et animateurs de section

le 20 novembre 2017

18 novembre 2017 - Assemblée nationale des animatrices et animateurs de section

Réuni·e·s le 18 novembre 2017 à la Cité des sciences et de l'industrie à Paris, nous sommes plus de 900 animatrices et animateurs de sections locales du PCF. Cette Assemblée nationale fait suite à une première et intense période de consultation des communistes.

Vous trouverez ci-après la feuille de route adopté par les animatrices et animateurs de section, les résultats de la consultation des communistes ainsi que le rapport d'introduction de Pierre Laurent.

 

 

 

 

 

       

 

 

Migrants / coopération UE-Libye « La France a devoir de réparer l'outrage fait aux migrant-e-s et à la conscience humaine »

le 17 novembre 2017

Migrants / coopération UE-Libye « La France a devoir de réparer l'outrage fait aux migrant-e-s et à la conscience humaine »

C'est à un véritable réquisitoire que s'est livré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l''homme, Zeid Ra'ad Al Hussein à l'encontre de l'UE et des conditions de détention des migrants en Libye. "La communauté internationale ne peut continuer à fermer les yeux sur les horreurs inimaginables endurées par les migrants en Libye et prétendre que la situation ne peut être réglée qu'en améliorant les conditions de détention. La politique de l'UE consistant à aider les gardes côtes libyens à intercepter et renvoyer les migrants est inhumaine". Dans ce communiqué publié mardi 14 novembre le Haut commissaire souligne que "la souffrance des migrants est un outrage à la conscience de l'humanité".

Se trouvent donc une fois encore confirmées les exactions menées contre les migrant-e-s depuis des années en Libye et dénoncées par de nombreux témoignages diplomatiques, d’observateurs et d'ONG. Cette réalité largement reconnue n'a pas empêché l'UE et plusieurs Etats en bordure de la Méditerranée, dont la France, d'adopter en juillet un accord avec des autorités libyennes.

 

Les observateurs de l'ONU présents en Libye du 1er au 6 novembre ont constaté une dégradation rapide de la situation. Des milliers – 20 000 recensés – de femmes, d'hommes et d'enfants émaciés et traumatisés par les violences subies, empilés les uns sur les autres, enfermés dans des hangars, subissant les violences des gardiens munis de bâtons électriques… Les femmes sont violées par les trafiquants mais aussi par les gardiens des centres officiels de détention.

 

Cet appel de l'ONU intervient au moment où le groupe de contact des 13 pays européens concernés, dont la France, et africains, dont la Libye, a décidé "d'améliorer les conditions de vie des migrants." Cet engagement pris à plusieurs reprises n'a jamais été respecté.

 

L'Union européenne par sa politique migratoire d'externalisation confie ainsi à la Libye en plein chaos, après l'intervention militaire française, la responsabilité de bloquer à tout prix les migrant-e-s voulant fuir violence et pauvreté pour se retrouver en Libye dans un véritable enfer financé par l'UE et les Etats voisins.

 

C'est une  véritable honte pour tous ces pays et pour l'UE. Il faut mettre rapidement un terme à cette tragédie.

La solution est connue: c'est d'organiser l'ouverture de voies légales et sécurisées permettant aux migrant-e-s de rejoindre l'Europe pour faire valoir leurs droits à la protection et d'espérer se construire une vie meilleure .

 

Ces révélations parviennent au moment ou le gouvernement français annonce une série de nouvelles mesures répressives, sous forme de lois, pour réduire encore plus l'accueil de migrants en France, malgré le faible nombre déjà parvenus, et de multiplier les expulsions… Le gouvernement doit d'abord s'expliquer sur la situation en Libye étant données les responsabiltés qui sont les siennes dans ce drame, et dire quelles mesures il compte prendre pour y mettre un terme.

 

Pour sa part, le Parti communiste français poursuivra son combat, avec ses dirigeants, ses élus, ses militants pour faire respecter les droits des migrants et pour que la France et l'UE remplissent leurs devoirs d'accueil, de solidarité, d'hospitalité et de protection à leur égard.

Jack Ralite : « Jack était un passeur d'idées, de mots. Nous prenons avec fierté le passage de témoin qu'il nous a transmis »

le 12 novembre 2017

Jack Ralite : « Jack était un passeur d'idées, de mots. Nous prenons avec fierté le passage de témoin qu'il nous a transmis »

"Chacun est un être singulier, le rêve c'est que ce singulier soit imbibé du collectif, ce collectif étant lui-même imbibé de tous les singuliers".

Jack Ralite

 

La disparition de Jack Ralite est un choc, même si nous nous étions préparés à cette issue depuis plusieurs jours. Nous perdons un communiste et un homme politique d'envergure, un des meilleurs défenseurs de la culture, un homme qui a exercé les plus hautes responsabilités au niveau de l'État, de son parti, le PCF, de sa ville, Aubervilliers. Jack Ralite, a été un des dirigeants communistes les plus respectés : bien sûr dans son Parti, auquel il est resté fidèle toute sa vie, dans toute la Gauche et chez les écologistes mais aussi à droite. Dans tous les lieux où il a exercé sa présence, il a fait partager ses idées. Ce fut le cas au gouvernement Mauroy, à l'Assemblée nationale, à la Région Île de France, au Sénat – ou à Aubervilliers dont il fut le maire, et aussi chez les créateurs, qu'ils soient écrivains, acteurs, metteurs en scène, cinéastes, philosophes, sociologues, ou médecins, chercheurs... 

Jack était un homme libre, un homme sans frontières, qui ne se laissait dicter sa pensée par personne.

Jack Ralite était considéré comme l'ami des gens de culture et considéré par eux comme l'un des leurs. Avec « les états généraux de la culture » qu'il a fondés, il a combattu pour l'exception culturelle, les droits d'auteurs...

Comme beaucoup, j'ai toujours été frappé par sa culture, son amour des mots, sa passion pour chercher le nouveau, mettre à jour les absurdités de ce monde. A chaque fois que je le croisais, il conseillait une lecture, une pièce de théâtre. Il aimait lire une œuvre puis une autre, écrivant sur des bouts de papiers une pensée, une citation, une question. Travailleur infatigable, Jack Ralite lit et relit des passages entiers de Saint-John Perse, de Bernard Noël, de Julien Gracq, de René Char, de Mahmoud Darwich, de Neruda et d'Aragon. C'est dans ces moments-là que se passe l'indispensable rencontre entre le politique et le poétique. De cette rencontre avec des œuvres, des auteurs naissait sa pensée, pleine de fulgurances, ouvrant des chemins encore en jachère alimentant sans cesse notre propre réflexion sur l'art et la politique, la liberté du créateur, le théâtre, la beauté des choses. 

Il a été de tous les combats pour la liberté de création en France comme dans le monde.

Encore aujourd'hui, il m'arrive de relire ses interventions au Sénat. Orateur hors pairs, il mettait par sa verve, ses arguments et par toujours quelques citations bien choisies, le public et ses adversaires politiques dans la poche. Il les subjuguait. Parce qu'il mettait sa culture, la culture au service des gens, de sa propre pensée.

Dans un de ses derniers textes paru le 1er mars 2017 dans son journal l’Humanité, il écrivait avec 
Meriem Derkaoui, maire d'Aubervilliers, Lucien Marest ancien responsable du secteur Culture du PCF :
« les œuvres sont intransigeantes et ce qui peut aussi améliorer leur appropriation par le plus grand nombre, c'est d'abord le recul des inégalités sociales et territoriales qui ont tendance à exploser en ces temps où la précarité, le chômage de masse, les bas salaires, le culte de la violence, l'idéologie ­asservissante du divertissement rendent difficile et quelquefois impossible une nouvelle rencontre 
entre le peuple et la culture. »

Cela « résume » pour moi, l'action de Jack Ralite.

Il aimait sa ville, Aubervilliers. Et les habitant.e.s le lui rendaient bien. Il voulait le meilleur pour les habitant.e.s. Il a été un des artisans de la décentralisation culturelle. Il est à l'initiative de la création à Aubervilliers du premier centre dramatique national de la décentralisation ouvert, le théâtre de la Commune, dirigé par Gabriel Garran.

Les habitant.e.s, il les considérait comme des « experts du quotidien ». Parce qu'ils étaient des experts, il fallait écouter, entendre leurs détresses, leurs souffrances, mais aussi leurs espoirs, 
leurs revendications. Il les portait avec fidélité dans chaque hémicycle, chaque tribune où il pouvait se faire entendre. Son combat contre les injustices, contre les inégalités nous les faisons nôtres.

Nous faisons nôtre cette conviction que le système capitaliste a fait son temps, et qu'il y a besoin d'inventer, de créer un nouveau monde qui respecte chaque être vivant.

Jack était un passeur, un passeur d'idées, un passeur d'actions, un passeur de mots. Nous prenons avec fierté le passage de témoin qu'il nous a transmis.

Dans sa ville, il a su passer le relais à Pascal Beaudet, et à Meriem Derkaoui qui, à leur façon, poursuivent son action.

Aux habitant.e.s d'Aubervilliers, à sa maire et ses élu.e.s, aux artistes, aux femmes et hommes de culture, aux communistes, à ses proches, à ses ami.e.s, à sa famille, à Denis, Sophie, Pascal et leur 
maman Monique, je présente toutes mes condoléances, et celles du PCF, toute mon amitié, et ma solidarité.

 

Révolution - 4 novembre 2017 Pierre Laurent

le 04 novembre 2017

Révolution - 4 novembre 2017 Pierre Laurent

 Chers amis, chers camarades,

 

En plein conflit mondial, il y a cent ans, le 20ème siècle s'est ouvert par une immense promesse : la Révolution d’Octobre. 

Une révolution  qui revendique « le pain,  la paix, la dignité »,  dans une Russie tsariste en pleine décrépitude, qui tente de faire triompher l'appropriation sociale des travailleurs  dans un monde capitaliste et impérialiste en pleine expansion et en pleine guerre.

Cette promesse d'octobre 1917, la magnifique exposition d'affiches disponible en cet Espace Niemeyer, les nombreuses conférences et débats qui se sont tenus, l'ont à la fois illustrée et fait revivre, en ont éclairé la portée. 

- Je remercie Alain Gesgon,  Lydia Samarbakhsh, Frédéric Genevée, Corentin Lahu, Marie-Pierre Boursier, l'ensemble des camarades bénévoles du PCF, etc... qui, par leur présence et leur engagement ont assuré le succès de ce mois d'initiatives- 

Ces 3 semaines autour de la Révolution russe de 1917 ont permis de réévaluer ce moment de l'histoire et de l'aventure révolutionnaire  humaine. Elles nous conduisent depuis deux jours à réfléchir à l'actualité de l'idée de révolution aujourd'hui, pour mieux repenser les chemins de nouvelles révolutions. 

On appelle souvent révolution en politique des moments d'accélération, de précipitation de l'histoire. 

Ces trois semaines de réflexion nous auront aussi servi à prendre conscience des temps longs dans lesquels elles s'inscrivent.

 

Les journées d'octobre 1917 en Russie, ou celles de juillet 1789 en France, cristallisent  des processus profonds, au cours desquelles se renforce et s'exprime la conscience  populaire et politique de la nécessité de bouleverser  les rapports sociaux.  

 

Nous vivons une telle période, où se cherchent les voies de nouvelles révolutions des rapports sociaux.

 

C'est pourquoi, pour nous communistes et révolutionnaires du 21ème siècle, ces 3 semaines furent aussi une invitation à réinventer, dans les conditions et les rapports de force d'aujourd'hui, les transformations révolutionnaires dont la France, mais aussi notre monde ont besoin.

Le capitalisme mondialisé est à la fois hyper puissant et dominateur, mais désormais miné par des contradictions dont l'ampleur le rende incapable d'assurer l'avenir et même à terme la survie de l'Humanité. 

 

La révolution russe, son accélération en octobre 1917, ne nait pas de rien ; elle n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Elle plonge ses racines dans le développement du mouvement ouvrier et de la pensée de Marx, tout au long du 19ème siècle et dans celle de Lénine au début du 20ème.

 

Pour retrouver la portée qu'elle eut en France et en Europe, il faut entendre les âpres luttes de classes du 19ème siècle, les révoltes ouvrières si durement réprimées. Il faut entendre la révolte des canuts à Lyon, leur chanson « c'est nous les canuts, nous sommes tout nus... ».

Il faut entendre  les prolétaires français partant « à l’assaut du ciel » selon la formule de Marx, à deux pas d’ici, avec la Commune de Paris. 

72 jours d’héroïsme éblouissants .

72 jours conclus par la semaine sanglante avec l’écrasement de la Commune et près de 10 000 morts. 

Dix semaines dont les révolutionnaires de toute l'Europe tireront beaucoup de leçons.

Pour entendre 1917, il faut avoir en tête Fourmies, ce 1er Mai 1891, sa manifestation pacifique pour demander la journée de 8 heures et la réponse implacable de la bourgeoisie qui voit là une insupportable atteinte à sa domination rapace, jusqu'à tuer de nombreux manifestants dont le plus jeune avait 11 ans et le plus âgé 30.

C’est dans ce monde-là que surgit 1917, dans ce monde où la machine de guerre des rivalités impérialistes se déploie à toute force, indifférente à la boucherie humaine qu'elle déchaîne, broyant les hommes et la nature et où, en 3 ans, plus de deux millions d'hommes trouvent la mort sur le seul Front oriental. 

Face à ce système, l'idée socialiste que Balzac, déjà, avant Marx, nommait « communisme », progresse. Mais  nulle part, à l'échelle nationale, elle  ne parvient à l’emporter depuis la glorieuse mais si cruellement éphémère Commune de Paris.

 

Et surgit 1917. 

En février, le peuple russe balaie le tricentenaire tsariste et, en octobre, en quelques jours, il fait basculer l’histoire du monde.

 

« La cause pour laquelle le peuple a lutté : proposition immédiate de paix démocratique, abolition du droit de propriété sur la terre des propriétaires fonciers, contrôle ouvrier de la production, création d’un gouvernement des Soviets, cette cause est assurée » dira le Comité Révolutionnaire   dans sa déclaration du  25 octobre à 10 heures.

Dès le 26, c’est le Décret sur la paix face à la boucherie impérialiste de la Première Guerre mondiale .

 

Puis le 27, un projet de règlement sur le contrôle ouvrier qui donne aux ouvriers la maîtrise de l’entreprise. 

La révolution s’étend dès lors tous azimuts. 

Elle ébranle jusqu’au tréfonds les logiques impérialistes d'asservissement des peuples et, par là même, les fondements du colonialisme comme instrument de domination des plus grandes puissances.

Le décret sur la paix est plus clair que jamais : 

« Si une nation est maintenue par la force dans les frontières d’un État donné, si, malgré le désir exprimé de sa part [...], on ne lui accorde pas le droit de trancher par un vote libre, sans la moindre contrainte, après l’évacuation totale de l’armée de la nation à laquelle elle est rattachée [...] la question des formes de son existence politique, alors son rattachement est une annexion, c’est-à-dire une conquête et un acte de violence » 

Et bientôt, librement, la Finlande devient indépendante. Faut-il rappeler qu’au même moment, on razziait dans l’Empire français pour envoyer en première ligne les troupes coloniales ?

La Révolution d’Octobre, parce qu’elle touche au cœur du capital, parce qu’elle s’attaque en même temps à mille dimensions de l’aliénation et de l’exploitation, doit, dès sa naissance, faire face à une lutte des classes internationale féroce. 

Tout est fait pour écraser ce spectre rouge qui hante l'Europe, annoncé par le « Manifeste du parti communiste » de Marx et Engels et qui cherche alors les voies de son incarnation mondiale dans le chaos de la guerre mondiale et d’un capitalisme éruptif.

Comment Octobre, malgré la propagande de guerre, aurait-il pu, dès lors, échouer à trouver le large écho mondial qu’il rencontra effectivement ?

 

Comment Marcel Cachin, directeur de L’Humanité, qui avait 2 ans au moment de l’écrasement de la Commune et 22 au moment de Fourmies, pouvait-il ne pas applaudir devant la jeune République des Soviets défrichant des territoires nouveaux dans l’histoire de l’humanité ? 

Comment ne pas soutenir de toutes ses forces la promesse généreuse et fougueuse de ce « pays adolescent » pour citer Maïakovski ? 

Ce pays qui semble donner des contours de chair à ce qui n’était qu’une sorte de rêve...

Bien sûr, aujourd'hui nous connaissons la suite, la logique de guerre imposée par les forces impérialistes coalisées, les tentatives de réforme de la Nouvelle Politique Economique (NEP) pour sortir de la crise et de la famine, la mort de Lénine, les promesses non  abouties et puis, malgré l'essor économique, le processus émancipateur qui s'enlise dans un système contre- révolutionnaire, répressif, dictatorial et inhumain : le stalinisme. 

C'est le paradoxe du grand souffle de 1917. 

Il aura généré des processus révolutionnaires et anti-colonialistes qui auront balayé tout le siècle.

Il placera encore  l'Union Soviétique, pourtant déjà saignée par les purges staliniennes, à la tête de la lutte contre le nazisme, prolongeant un temps son prestige de la libération.

Mais il aura inexorablement  dégénéré vers un système stalinien monstrueux dont l'URSS ne se relèvera finalement jamais.

 

Nous n'oublions rien de cette histoire, ni le souffle de 1917, ni la puissance irrésistible d’un peuple qui décide de prendre en mains son destin ; ni l'impasse d'un système qui nie le pouvoir démocratique de ce peuple.

Pour nous, communistes français,  la leçon a été longue et douloureuse à tirer. Mais elle est tirée définitivement.

 

Il n'y a pas de processus révolutionnaire abouti sans un développement ininterrompu de la démocratie, dans tous les domaines. Aussi âpre soit le chemin, la démocratie, l’action et la maîtrise consciente du processus politique par le peuple n’est pas négociable .  

C'est la condition de la réussite.

Là est un fondement et une condition de notre projet politique.

 

En 1973, Georges Marchais (dont une exposition, qui succédera à celle-ci et sera inaugurée le 27 novembre,  rappellera l’apport  qui fut le sien, à l'occasion du 20ème anniversaire de sa disparition),  publia un essai, « Le Défi démocratique » qui agira ensuite telle une onde de choc pour le PCF. 

 

Ce défi démocratique était lancé, expliquait-il, tout à la fois à la société et au Parti communiste. 

Il s’agissait de trouver une réponse neuve à une situation elle-même inédite, celle d’une crise globale et durable qui ne faisait que commencer. 

 

Sa conviction était que cette réponse serait un progrès continu de la démocratie. La démocratie comme but et comme moyen de la révolution.

 

Cette réponse, nous la faisons nôtre aujourd'hui, avec une force renouvelée.

 

Nous la faisons nôtre dans l’échange et le travail commun avec chacune et chacun de ceux qui ne se résignent pas à un monde et à une société de plus en plus injustes et inégaux, avec chacune et chacun de ceux qui veulent décider de leur propre destin  pour que les solutions à ce monde en crise soient imaginées, construites, réalisées par eux, dans le partage et la démocratie.

 

Oui, nous l'affirmons plus fort que jamais :

Nous ne combattrons jusqu'à la racine ce système capitaliste, où les richesses et les pouvoirs sont concentrés comme jamais.  Nous ne le dépasserons pour une nouvelle logique de développement humain que si la démocratisation, la diffusion et l'extension des pouvoirs dans les mains du plus grand nombre est continue, que si se substituent aux logiques actuelles une utilisation solidaire et partagée des immenses richesses créées aujourd'hui par le travail et les savoirs.

Le capitalisme n'étendra plus les droits humains.

Il tente chaque jour désormais de les restreindre pour perpétuer sa domination. 

 

L'émancipation humaine sera désormais indissociablement sociale, féministe, démocratique, écologiste et pacifiste.

Tel est donc notre cap : l'extension continue et planétaire des droits humains par la démocratie, pour le progrès social solidaire, l'avenir écologique, la liberté féministe, le refus de tout racisme, pour la maîtrise partagée des richesses et des savoirs et le droit à la paix.

 

Le 21ème siècle est le siècle qui, le premier, va se confronter, à l'échelle de la planète toute entière, à la question du post-capitalisme. 

 

Le système capitaliste s’est mondialisé et a acquis, à la fin du 20ème siècle, une hégémonie politique provisoire. 

 

Mais on sent bien qu’il se montre de plus en plus incapable de répondre aux nombreux défis contemporains, qu’il s’agisse de la justice et de l’égalité dans la mondialisation, des enjeux écologiques, de la nécessité d’un usage collaboratif du numérique ou encore de la qualité  du travail avec des salariés qui sont de plus en plus formés grâce au progrès de l’éducation.  

Le système capitaliste mondialisé n’est plus capable de porter les promesses d’épanouissement et d’émancipation humaine. 

Le monde craque et le monde souffre. Il est entravé, dans ses développements, par les logiques  de la rentabilité financière à outrance et par l’exacerbation de la concurrence alors qu’il faudrait développer la coopération et le partage. 

L'heure est venue d’œuvrer concrètement au dépassement de ce système.

A l’heure du réchauffement climatique et des dégradations environnementales menaçant l’espèce humaine tout entière, qui ne voit que le capitalisme freine avec toute son énergie les révolutions écologiques nécessaires, comme l'atteste encore ces jours-ci l'affaire du glyphosate ?

 

A l'heure de la prolifération du terrorisme, né dans les plaies de la guerre, des inégalités, des prédations néo-coloniales, qui ose nommer la racine du mal, ce monde déréglementé, brutal, foncièrement inégal ?

 

A l’heure des trafics en tous genres, touchant tous les continents, qui est prêt à s’attaquer aux spéculations  et spoliations financières qui nourrissent ces trafics au lieu de permettre le développement de l’humanité ? 

Qui est décidé à s’attaquer à la privatisation des richesses du travail humain par le système bancaire et financier, aux 80 milliards d'€uros d’évasion fiscale soustraits à la France, aux 1 000 milliards d'€uros soustraits de l’UE (3 fois le budget de la France !), aux  14 000 milliards d'€uros (près de 50 fois le budget de la France, la 6e puissance mondiale !) qui grenouillent dans les paradis fiscaux ?

Cette terrible contradiction entre des possibilités inouïes de répondre aux besoins humains et un monde tiré en arrière par la rapacité des multinationales et l'obésité de la finance génère désormais un chaos et une instabilité politiques chroniques.

Les crises politiques frappent, presque successivement, tous les pays d'Europe, comme on l'on voit dernièrement en Espagne, avec aussi un sinistre retour au premier plan des extrêmes droites, notamment en Allemagne avec l'entrée au Bundestag des néo-nazis.    

 

Ceux qui tiennent le manche l’ont bien compris, à commencer par le Président Macron qui n’a pas intitulé par hasard son livre de campagne « Révolution », et parle à propos de l'Europe d'une nécessaire « refondation ».

 

Les tenants de la classe possédante savent que le statu quo est impossible. 

Mais leur révolution, c'est celle du Guépard de Visconti : « il faut que quelque chose change pour que tout continue comme avant ».

En réalité, nous vivons bien le temps des révolutions.

Les savoirs explosent, la productivité du travail est exponentielle et la révolution numérique bouleverse la donne.

L'ordre ancien craque car il paraît fou de n'utiliser ces immenses potentiels qu'au service d'une minorité mondiale de plus en plus restreinte mais de plus en plus indécemment riche et puissante.

 

Enfermé dans les logiques capitalistes, le monde, avec les immenses pouvoirs que donnent à ceux qui les détiennent les possibilités créatrices du 21ème siècle, devient dangereux.

 

Tout appelle à de nouveaux rapports sociaux et c'est cette révolution contre laquelle les tenants du système capitaliste s'arc-boutent.

 

La révolution, les révolutions deviennent dès lors l'objet d'une bataille d'idées intense et renouvelée. 

Macron et les siens en ont conscience. Les révolutions, leur sens, se gagnent dans les têtes, dans la conscience politique de tout un chacun. 

 

Cette conscience, ils la travaillent, là aussi avec une puissance médiatique qui a changé d'échelle. Ils essaient de la modeler pour leurs propres objectifs. Il leur faut imposer à tout prix l'idée que l'organisation normale de toute société suppose « des premiers de cordée » et  l'immense masse des autres, « ceux qui ne sont rien » qui sont donc destinés à suivre les premiers.

 

Mais Monsieur Macron, qui étaient les premiers de cordée dans la Russie de septembre 1917 ? 

Qui d'autres, sinon les oligarques tsaristes, les propriétaires des terres qui exploitaient les moujiks !

Karl Marx, dans cette extraordinaire anticipation, avait une fois de plus vu juste :

« Le capital [...] est en fait, dans son mouvement pratique, aussi peu déterminé par la perspective d’un pourrissement futur de l’humanité [...] que par l’éventuelle chute de la Terre sur le soleil. Dans toute escroquerie financière, chaque actionnaire sait que la tempête arrivera un jour, mais chacun espère qu’elle tombera sur la tête de son voisin après que lui-même aura recueilli la pluie d’or et l’aura mise en sécurité. Après moi, le déluge : telle est la devise de tout capitaliste ».

Alors, pour éviter le déluge, nous sommes devant un choix.

 

Car si la révolution qui pourrait libérer la société de ces entraves est vraiment à l’ordre du jour du 21ème siècle, cela ne veut pas dire qu’elle adviendra. 

Si cette révolution des rapports sociaux ne se produit pas, nous pouvons au contraire aller vers un monde de plus en plus brutal, violent et inégalitaire, un monde où la domination de puissances multinationales risque de devenir extrêmement pesante, s'insinuant dans tous les choix de nos vies quotidiennes et dans le contrôle de nos libertés. 

Une chose est sûre, les choses ne resteront plus en l’état. 

Le monde est entré dans une instabilité très profonde.

A nous d'en faire émerger le meilleur et non le pire.

Le Parti communiste aborde ces défis de manière offensive.

Plus que jamais, nous n'entendons pas rester spectateurs des évolutions et révolutions en cours.
Nous entendons être des acteurs utiles à notre peuple pour qu'il prenne en main son destin.

L’humanité a les moyens à peu près de tout faire mais elle ne peut pas tout se permettre. 

Mais qui alors va choisir ?

Qui se donnera les moyens de choisir ?

Qui décide ce que l’entreprise doit produire, où elle doit produire, de quelle façon, par quelles méthodes, en utilisant quelles matières premières, quelles énergies ? 

Ces décisions sont aujourd’hui aux mains des seuls représentants des actionnaires. Et on sait qu’ils n’ont qu’un cap : les dividendes. 

Est-ce raisonnable ? Est-ce humainement tenable ?

Un immense mouvement pour la démocratie doit permettre aux salariés, aux chercheurs, aux agriculteurs, aux citoyens, aux habitants de quartiers, aux locataires, aux jeunes, aux étudiants et lycéens, aux usagers des services publics… de maîtriser les lieux de pouvoir ou d’en créer de nouveaux. 

 

De nouvelles formes de démocratie et d'appropriation sociale, participatives, coopératives, délibératives, doivent étendre considérablement le champ actuel des pouvoirs populaires. 

Comment travailler, au service de quels objectifs, dans l'intérêt de qui ?

Comment produire, consommer, faire société dans la ville et sur tout le territoire ?

Comment s'émanciper individuellement dans la solidarité du développement de tous ?

Chacune de ces questions a droit à une réponse démocratique à mille lieux de la confiscation et de l'opacité de la plupart des pouvoirs aujourd'hui.

 

Le communisme, pour nous, c'est précisément le mouvement continu de cette émancipation humaine contre toutes les dominations, toutes les aliénations. 

C'est un mouvement continu de conquête démocratique.

 

Le communisme est avant tout un processus pour une mise en commun des capacités humaines et des ressources naturelles démocratiquement décidée, progressivement construite et sans cesse renouvelée.

 

L'invention d'une nouvelle République, d'un nouvel âge de la démocratie est au cœur de notre projet communiste.

Dans le monde interdépendant qui est le nôtre, cette bataille des pouvoirs se mène à toutes les échelles, locale, nationale, européenne, mondiale.

 

La révolution aujourd'hui est multiforme et elle ne se résume pas à la seule conquête du pouvoir d'Etat, aussi important soit cet enjeu, à la condition de repenser ainsi très profondément la formation de l'état.

Nous voulons, partout et en toutes circonstances, susciter, encourager les mouvements pour des conquêtes citoyennes, concrètes, immédiates. 

 

En construisant des services publics, en créant la Sécurité sociale, les colonies de vacances, le tourisme social, la politique du logement social…, les communistes ont œuvré à la révolution contre les pouvoirs du capital.

 

Aujourd'hui, ce sont toutes les pratiques et les expérimentations sociales, démocratiques, écologiques qui sont les terrains de ces luttes.

Nous voulons rendre notre communisme plus quotidien,  plus concret, mieux ancré dans les contradictions de l'époque.

Nous devons nous-mêmes construire des pouvoirs sur les moyens considérables que nous offrent les technologies numériques.

 

Nous voulons, en multipliant les initiatives de solidarités concrètes, les espaces citoyens de délibérations, les fabriques solidaires, libérer toutes les énergies démocratiques, leur donner sens et possibilité de s’associer.

En un mot, nous voulons faire le pari d'un nouveau progrès humain en chemin contre les logiques qui en entravent le développement.

 

Pour plagier Saint Just, nous affirmons que le progrès social et écologique est une idée  neuve en France et en Europe !!!

 

C'est pourquoi, par exemple, nous venons de décider de tenir, face à l'offensive anti-sociale de Macron, des Etats Généraux du progrès social, le 3 février 2018.

Car notre résistance n'est pas défensive, elle est porteuse de projet.

 

Nous allons, dans les jours qui viennent, mettre à disposition des Cahiers du progrès social pour soumettre nos propositions, recueillir celles des citoyen-ne-s, des
salarié-e-s, acteurs associatifs, culturels, économiques…

 

Ensuite, nous organiserons une première étape nationale de cette campagne, le 3 février prochain, par la tenue d'états généraux du progrès social, ouverts à tous les citoyen-ne-s et à toutes les forces qui partagent cette démarche. 

Ils seront  un lieu où se mêleront les témoignages des luttes, l’expression des revendications, mais aussi et surtout les propositions et la construction de solutions. 

Un  lieu aussi où d'autres étapes de cette campagne pourront être proposées pour porter, par la mobilisation populaire, les mesures indispensables à une révolution sociale.

Faire révolution aujourd'hui, c’est donc pousser en avant tous les potentiels émancipateurs dans la société, dans le travail, dans l’affirmation des individus, dans le recul des processus de confiscation des richesses, dans la démocratie. 

La révolution du 21ème siècle, nous la concevons comme un processus de long terme qui se développera probablement de manière inégale et diverse à l’échelle de la planète, mais avec des dimensions internationalistes et mondiales de plus en plus fortes. 

 

En effet, quelle que soit la poussée révolutionnaire, émancipatrice ou démocratique, où qu'elle se produise, elle a besoin d'une dimension internationale pour tenir dans la durée. 

Sinon, les logiques de la mondialisation et la puissance de concentration du capital financier deviennent des obstacles difficilement surmontables. Voilà pourquoi, nous nous attelons à la construction de convergences des luttes solides et durables entre forces européennes comme nous le ferons les 10, 11 novembre lors du Forum européen de Marseille. 

 

La question écologique, la question de la paix, oui une nouvelle fois de la paix quand tant de menaces pèsent à nouveau,  la lutte contre le pouvoir des transnationales sont des enjeux majeurs de cette lutte mondiale.

 

Le combat féministe, la conquête d’une égalité pleine et entière des femmes est assurément aussi l’un des chemins les plus puissants de la nécessaire révolution des rapports sociaux au 21ème siècle. 

 

Nous n'oublions pas qu'en Octobre 1917, lorsque le « gouvernement ouvrier et paysan » est mis  en place,  Alexandra Kollontaï fait partie de ce gouvernement. 

C’est la première femme ministre au monde.

En France, à cette époque, les femmes n’ont même pas le droit d’avoir un compte bancaire à leur nom ! 

Et le PCF, près de 10 ans plus tard, sera poursuivi en justice pour avoir présenté des femmes aux élections municipales !

 

Ce combat, les femmes qui prennent aujourd'hui la parole contre les violences sexuelles nous le rappellent avec force, est  très largement devant nous.

C’est la conjugaison de tous ces mouvements, leur capacité à trouver du sens en commun qui feront ou non un processus révolutionnaire.

 

C’est pour mener ce combat avec une efficacité repensée que le Parti communiste veut changer, mener à bien le processus de sa propre révolution. 

Les communistes  fixeront dans quelques jours l'ordre du jour de leur Congrès, lors de l'assemblée des animatrices et animateurs de section qui se tiendra à la Cité des Sciences de la Villette, le 18 novembre prochain. 

La ré-invention du Parti communiste, pour en faire une force capable d'affronter ces défis, est la condition de sa fidélité à son idéal révolutionnaire.

Ce chantier, ces chantiers, nous allons les engager avec confiance et détermination. 

Chers amis, chers camarades, 

Cent ans après 1917, nous n'irons pas prendre d’assaut ce soir le central téléphonique et le Palais de l’Élysée. 

Après 1789, 1871, 1917, 1945 puis 1968, c'est une autre révolution qui est à l'ordre du jour de l'humanité, de nouveaux chemins de révolution que nous avons à ouvrir ensemble.

En 2017, face aux défis gigantesques qui s'additionnent, il est temps qu'une implication populaire durable, et non seulement insurrectionnelle, pousse et prolonge dans tous les domaines, par la conquête citoyenne permanente, les processus révolutionnaires qui cheminent et se cherchent. 

Cette implication, c'est ce que nous nommons « Le communisme de nouvelle génération ».  et c'est à la penser que nous aurons consacrés avec bonheur ce mois de débats. 

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Taxe sur les dividendes : Macron joue l'avenir de notre pays comme on fait tapis au casino (Olivier Dartigolles)

le 02 novembre 2017

Taxe sur les dividendes : Macron joue l'avenir de notre pays comme on fait tapis au casino (Olivier Dartigolles)

Le président des très ultra-riches et son gouvernement s'activent pour compenser partiellement les 10 milliards d'euros que l'Etat doit rembourser après l'annulation de la taxe de 3% sur les dividendes. Le Medef en profite pour remettre la pression sur le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) en exigeant une méthode de calcul encore plus favorable aux entreprises avant la réforme annoncée pour 2019 qui verrait ce dispositif transformé en allégements des cotisations patronales.

Pour le budget 2018, le CICE pèsera 21 milliards. Le sénateur communiste Pascal Savoldelli, rapporteur pour la commission des Finances pour le chapitre "Remboursements et dégrèvements", vient d'alerter sur l'absence totale de traçabilité sur l'utilisation de cette masse d'argent public. De 2013 à 2019, le CICE représentera 72,4 milliards d'euros. Le parlementaire s'est vu refuser l'accès à des données précises pour faire un comparatif, pour chaque département, entre les sommes versées aux entreprises et l'évolution de l'emploi.

Question : le gouvernement est-il prêt à une véritable évaluation du CICE et du crédit d'impôt recherche (CIR). Un groupe tel que Nokia a touché, en 2016, 62 millions d'euros tout en supprimant 600 emplois. le calcul est vite fait : 100 000 euros dans la poche des actionnaires par emploi supprimé.

 

Une autre bombe a retardement menace les recettes de l'Etat. Selon l'économiste Gabriel Zucman, le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital constitue un grave danger. Avec un cout final estimé par le gouvernement à 1,9 milliards d'euros pour les finances publiques à partir de 2019, l'estimation réelle serait plus proche des 10 milliards, et même des 20 milliards si les grands patrons décident de se payer encore plus grassement en dividendes.

Question : le gouvernement va-t-il agir, ou se contenter, comme vient récemment de le faire Gérald Darmanin, de mettre la tête dans le sable ?

 

Décidément, après cinq mois d'exercice du pouvoir, Emmanuel Macron est le président de la finance. Il joue l'avenir de notre pays comme on fait tapis au casino. Tout cela peut très mal se terminer dans un environnement international menaçant, avec le risque d'une crise financière d'une magnitude plus forte encore que celle de 2008.

Profanation de la stèle d'Ilan Halimi : acte raciste plein de haine !

le 02 novembre 2017

Profanation de la stèle d'Ilan Halimi : acte raciste plein de haine !

Une nouvelle fois la stèle érigée à la mémoire d’Ilan Halimi, à Bagneux, a été profanée, couverte d’inscriptions antisémites et d’obscénités.

Le PCF condamne cet acte raciste plein de haine sur les lieux mêmes du calvaire d’Ilan, séquestré, torturé jusqu’à l’agonie en janvier 2006. Leurs auteurs doivent être poursuivis et condamnés. La lutte contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme doit rester une priorité sans cesse réaffirmée !

 

Le plan d'accès aux soins présenté par le gouvernement : démantèlement de la santé

le 02 novembre 2017

Le plan d'accès aux soins présenté par le gouvernement : démantèlement de la santé

Le plan dit « Egal accès aux soins dans les territoires » présenté par le gouvernement le 13 octobre dernier s’inscrit dans les politiques menées ces dernières décennies. Il consiste à réduire l’offre de soins (numérus clausus, restructuration hospitalière, virage ambulatoire) pour réduire la part des cotisations de l’Assurance Maladie au seul profit du Patronat et du capital.

Il s’inscrit aussi dans la poursuite et l’accélération du démantèlement de la Sécurité Sociale et du service public de santé concrétisées par le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale.

Ce plan est la marque de la négation des besoins de plus en plus grands qui s’expriment dans les territoires et du déni de la démocratie. L’élaboration dans la plus grande opacité et secret des Plans régionaux de santé par les Agences Régionales de Santé (ARS) en est le plus éclatant témoignage, alors que ceux-ci vont s’imposer pour les 5 à 10 prochaines années.

Ce plan est un aveu d’échec des politiques conduites jusqu’alors, mais n’a d’autre ambition que d’éteindre les incendies par des effets d’annonce.

Les communistes réclament un plan d’urgence autour de trois axes :

  • Définir les besoins de santé par bassin de vie, en mobilisant les professionnels de santé, les associations, les organisations syndicales, les élus locaux, afin de travailler aux Plan régionaux de santé.

  • Lancement d’un plan d’urgence de développement du service public de santé avec notamment l’arrêt du déploiement des GHT et des restructurations hospitalières, l’abrogation du numérus clausus et le lancement d’un plan de formation médicale et paramédicale ;

  • Financement d’un plan pour un maillage des territoires de santé, dans chaque bassin de vie ou canton, dont le pivot serait un centre de santé public travaillant en coordination avec un hôpital public de proximité et une maternité associée.

Libérer la Sécurité sociale du carquant imposé par son étatisation et la fiscalisation de ses recettes. Les moyens financiers existent, la remise en cause de l’ISF ou la poursuite du CICE le montre bien.

Accès à l’enseignement supérieur : où est l’ambition ?

le 31 octobre 2017

Accès à l’enseignement supérieur : où est l’ambition ?

Les annonces du gouvernement d’Edouard Philippe et Frédérique Vidal sur l’entrée à l’université font grand bruit. La situation scandaleuse de juin 2017 a fait éclater au grand jour l’incapacité de ce gouvernement et des précédents à répondre aux besoins tant de la jeunesse que du pays quant à l’accès à l’enseignement supérieur.

Au final, la montagne accouche d’une souris. Les moyens mis en œuvre sont ridicules quand il en faudrait au moins autant par an pour accueillir tous les jeunes dans de bonnes conditions.

Mais la plupart des mesures proposées repose sur une mystification: comment imaginer que, dans le cadre de la baisse des dépenses publiques qui affecte brutalement le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche comme l’ensemble de l’Education nationale, les bonnes paroles sur l’accompagnement des lycéens, l’aide à l’orientation, la mise en place de remises à niveau etc. puissent se faire sans encore alourdir les charges d’enseignants et enseignants-chercheurs qui n’en peuvent plus de porter à bout de bras un système de plus en plus sélectif, concurrentiel et autoritaire ?

Comment croire à la volonté d’écarter la sélection lorsque la sélection sociale sévit du début à la fin des cursus scolaires et universitaires ? Les enfants des classes sociales défavorisées sont, tout au long de leurs études, relégués et confrontés à l’échec, alors que finalement le système éducatif et de formation supérieure produit, en terme de réussite, une image exactement inversée de la société !

L’hypocrisie et l’austérité vont se conjuguer pour produire des dispositifs aussi lourds qu’insuffisants. La droite se bat pour instaurer une sélection généralisée, Macron la lui offre sous forme déguisée au mépris des aspirations de la jeunesse, au mépris des exigences et défis contemporains

Ce gouvernement, comme le précédent manque décidemment d’ambition progressiste pour le pays et de confiance en sa jeunesse et ses enseignants. Il n’épargne pas en revanche son appui aux plus riches, comme en témoignant les cadeaux fiscaux, CIR et CICE.

La réussite c'est la mission à laquelle le service public doit pouvoir consacrer tous les moyens nécessaires, toute l’énergie de ses fonctionnaires, toutes les connaissances produites par la recherche, mission collective indispensable à l’avenir. L’ambition c’est le développement sans limites a priori des capacités humaines.

L’université, ses enseignants et enseignants-chercheurs, ses personnels, ses instances démocratiques n’ont pas attendu Edouard Philippe ni Frédérique Vidal pour élaborer et expérimenter. Ils ont soutenus en ce sens, bien plus souvent ils ont dû lutter contre les politiques régressives qui, depuis la loi LRU, mettent à mal leurs métiers. Le souci de la réussite, de l’égalité, de l’appropriation collective des connaissances, c’est le leur, et ils trouvent aujourd’hui trop d’obstacles libéraux à sa mise en pratique.

 

C’est dans la construction d’un nouveau projet de transformation sociale, portée par des forces sociales, culturelles, scientifiques et politiques déterminées à renouer avec des objectifs de justice sociale et d’émancipation, que pourront être gagnées les avancées nécessaires. Les communistes, avec leurs parlementaires, contribueront naturellement à cette perspective, dans le rassemblement le plus large.